Joseph Kabila, l'ex-président de la République Démocratique du Congo, a récemment critiqué le gouvernement de son successeur, le qualifiant de "dictature". Dans un discours de 45 minutes diffusé en direct sur YouTube, Kabila a rompu son silence après que le Sénat a levé son immunité judiciaire.
Les autorités congolaises envisagent de l'accuser de trahison et de crimes de guerre, le liant aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Kabila a exercé le pouvoir de 2001 à 2019 et a déclaré qu'il s'était exprimé par crainte pour l'unité du pays.
Dans son discours, Kabila a dénoncé les "décisions arbitraires" du gouvernement, qui ont conduit à l'interdiction de son parti, le PPRD, et à la saisie de ses biens. Selon lui, cela témoigne de la "dégradation spectaculaire" de la démocratie en RDC.
Il a également critiqué la gestion de l'économie, affirmant que la dette publique avait "explosé" à plus de 10 milliards de dollars. Kabila a évoqué l'utilisation de milices pro-gouvernementales, qualifiant la situation sécuritaire de "chaotique".
Kabila a appelé au retrait de toutes les troupes étrangères de la RDC et a salué une récente décision de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe pour retirer les troupes déployées. Il a souligné que la présence de ces forces exacerbait la situation.
Il a aussi mentionné le groupe des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), considéré comme une menace existentielle par le Rwanda, qui soutient le M23. Kabila a plaidé pour des initiatives de paix soutenues par l'Église catholique.
Les réactions à son discours ont été partagées. Certains ont souligné l'ironie que ses critiques à l'encontre de l'administration Tshisekedi ressemblent à celles qu'il a lui-même reçues. Kabila a insisté sur la nécessité de restaurer la démocratie et une bonne gouvernance.
Il a noté que le gouvernement avait finalement décidé de dialoguer avec le M23, tout en appelant à d'autres initiatives de paix. La RDC et le Rwanda, qui nient soutenir le M23, semblent avancer vers un accord de paix après des mois de conflit.
Joseph Kabila a clairement exprimé ses préoccupations concernant l'état actuel de la RDC. Ses accusations contre le gouvernement de Tshisekedi soulignent les défis persistants du pays. Alors que les discussions de paix se poursuivent, l'avenir politique de la RDC reste incertain.