À l'approche des élections municipales de 2026, plusieurs maires de petites communes annoncent leur décision de ne pas se représenter. Ce phénomène est particulièrement visible dans les villages où le maire est souvent sollicité pour de multiples tâches. Ces élus, véritables piliers de leur communauté, se retrouvent parfois isolés face à leurs responsabilités.
Laurent Nocton, maire de Villers-Saint-Frambourg-Ognon, décrit le rôle de maire comme un sacerdoce. Élu depuis 2008, il a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. « Être maire d'un village, c'est être disponible 24 heures sur 24 », souligne-t-il. Il évoque les nombreuses missions qu'il doit gérer, de l'organisation d'événements à la gestion des urgences.
Il précise également que le climat général en France, notamment la difficulté à obtenir des subventions, a pesé dans sa décision. « On dépossède les maires de leurs prérogatives », déplore-t-il, critiquant le fonctionnement de l'intercommunalité.
Hervé Lefez, maire de Maysel, partage ses préoccupations. Élu en 2020, il ne se représentera pas après un mandat marqué par des défis tels que la pandémie de Covid-19. Il souligne que le rôle de maire exige une présence constante et que les petites communes manquent souvent de moyens.
« Dans un village, on n’a pas d’infrastructures », affirme-t-il. Les élus se retrouvent souvent seuls face à des situations complexes, renforçant leur sentiment d'isolement. L'absence de soutien de la part des instances supérieures aggrave cette situation.
Les maires font face à des situations parfois dangereuses. Hervé Lefez a été agressé en tentant de protéger des enfants lors d'un événement. « J’ai peut-être sauvé la vie de deux enfants », déclare-t-il, déplorant le manque de soutien après cet incident. « Il manque quelque chose pour reconnaître le statut de l’élu », ajoute-t-il.
Pour aider les élus, l'Union des maires de l'Oise a mis en place une ligne d'écoute. Cependant, Alain Vasselle, président de l'UMO, note que cette ressource est peu utilisée. Les maires ruraux, souvent démunis, ont besoin de soutien face à la lourdeur administrative.
La complexité des tâches administratives est un autre défi majeur. Pierre Boufflet, maire de Thiers-sur-Thève, évoque la surcharge de travail liée à la gestion des dossiers administratifs. Malgré son expérience, il se sent parfois dépassé par les exigences de son rôle.
« Le moment où je me suis senti le plus isolé, c’est quand il a fallu gérer l’arrivée des gens du voyage », raconte-t-il. Cette expérience souligne la pression continue qui pèse sur les maires, souvent en première ligne face à des situations délicates.
Les élections municipales de 2026 révèlent un besoin urgent de soutien pour les maires des petites communes. Leur engagement, souvent au détriment de leur bien-être personnel, mérite une reconnaissance et un soutien accru. Les défis auxquels ils font face, tant administratifs que relationnels, soulignent l'importance de leur rôle dans la société.