Depuis janvier 2023, l'université d'Orléans a lancé une initiative pour distribuer des protections périodiques en coton biologique et gratuites. Manon, une étudiante de 23 ans, utilise ce service en cas de besoin, mais elle constate que les distributeurs sont souvent vides. Cette situation soulève des questions sur la gestion de ces dispositifs.
Les distributeurs gratuits de protections périodiques sont présents dans la majorité des universités. Cependant, Manon n'a pu utiliser le sien qu'une seule fois depuis la rentrée. Elle s'interroge sur la fréquence de leur réapprovisionnement. De nombreux étudiants partagent ce constat d'insuffisance.
Nina, étudiante en master, confirme que les distributeurs ne sont pas toujours remplis. Elle souligne que les retours des étudiants varient d'un campus à l'autre, certains étant particulièrement négatifs. Cette disparité met en lumière un problème d'organisation et de ressources.
À l'université de Caen, les étudiants ont même créé leur propre système de boîtes à protections pour pallier le manque de soutien institutionnel. Initialement, la gestion des distributeurs était confiée aux Crous, mais elle a été transférée aux universités, qui manquent souvent de moyens.
Les défis logistiques sont évidents. Nina a dû gérer elle-même l'approvisionnement des distributeurs dans sa faculté. Elle a remarqué que le remplissage dépendait des périodes de l'année, notamment pendant les examens, où les ressources étaient plus limitées.
Le coût de gestion des protections périodiques est un problème majeur. À l'université Paris Nanterre, le dispositif a coûté 45 000 euros la première année. Actuellement, le coût annuel des commandes est de 15 000 euros, financé par la CVEC, une contribution payée par les étudiants.
Nicolas Bourbon, vice-président égalité, souligne que sans ce financement, la politique de distribution ne serait pas viable. Les universités doivent donc trouver des solutions durables pour garantir l'approvisionnement.
Les étudiantes s'orientent de plus en plus vers des protections durables, comme les culottes menstruelles. L'université Paris Nanterre distribue 2 500 de ces culottes chaque année, pour un coût de 20 000 euros. Cette initiative répond à une demande croissante pour des options plus écologiques.
À la Sorbonne, une journée de distribution de protections durables a été organisée, mais ces actions restent ponctuelles. Les universités doivent développer des stratégies plus cohérentes pour répondre à la précarité menstruelle.
La question de la précarité menstruelle est loin d'être résolue. Selon l'Unef, une étudiante dépense en moyenne 295 euros par an en protections périodiques. Pour lutter efficacement contre ce problème, il est essentiel d'adopter une approche systémique qui prenne en compte la précarité étudiante dans son ensemble.