Les dockers de Marseille-Fos ont récemment pris une position forte en refusant de charger des composants militaires destinés à Israël. Cette décision a suscité une vive réaction au sein du ministère des Armées et de l’Élysée. Ce mercredi, l'événement a fait grand bruit à Fos-sur-Mer, illustrant l'importance de ce port sur la scène internationale.
Dans un communiqué, le syndicat général CGT des dockers a affirmé avoir été averti que 19 palettes de maillons d’Eurolinks devaient être embarquées vers le port d’Haïfa, en Israël. Les dockers ont décidé de ne pas charger ce conteneur, estimant que ces pièces étaient destinées à l'armée israélienne, contribuant ainsi à des violences contre la population palestinienne.
Ce refus a été largement relayé sur les réseaux sociaux, où des images de l'action des dockers ont circulé. Ce mouvement a été perçu comme un acte de solidarité et de résistance face à des enjeux géopolitiques complexes.
Selon des enquêtes menées par des médias comme Disclose et l’irlandais The Ditch, le cargo Contship Era devait embarquer quatorze tonnes de pièces détachées pour fusils-mitrailleurs. Ces équipements militaires sont destinés à Israel Military Industries, une entreprise bien connue dans le secteur de l’armement.
Les maillons fabriqués par Eurolinks sont utilisés pour relier des balles d’armes automatiques. Israel Military Industries, filiale d’Elbit Systems, se positionne comme un fournisseur clé pour les forces israéliennes. Ce contexte soulève des questions sur la nature des livraisons d’armements et leur impact sur le conflit en cours.
Emmanuel Macron a récemment appelé à cesser les livraisons d’armes à Israël, affirmant qu'il était impossible de soutenir un cessez-le-feu tout en fournissant des armes. La France n'a pas exporté d'armes vers Israël depuis 1998, selon des sources officielles.
Cependant, des pièces détachées continuent d'être fournies, ce qui crée une situation délicate pour le ministère des Armées. Ces éléments sont susceptibles d'être utilisés dans la production d'armements israéliens, un sujet d'embarras dans le contexte actuel.
Des révélations antérieures avaient déjà mis en lumière des contrats entre Eurolinks et Israel Military Industries. Le ministre des Armées avait reconnu leur existence, mais avait précisé que la licence de vente ne permettait pas une utilisation directe par l'armée israélienne dans le conflit.
Cette déclaration a été nuancée lors d'une audition au Sénat, où il a été indiqué que les maillons pourraient être assemblés en Israël avant d'être réexportés. Cela soulève des interrogations sur la transparence des transactions militaires et leur conformité avec les engagements de la France.
Le refus des dockers de Marseille-Fos de charger des composants militaires pour Israël met en lumière des tensions croissantes autour des livraisons d'armements. Cette situation soulève des questions cruciales sur la responsabilité éthique des entreprises et des gouvernements dans les conflits internationaux. Le débat public sur ce sujet est plus pertinent que jamais.