Ce dimanche, l'Université de Haifa, située dans le nord d'Israël, a annoncé l'annulation de la projection prévue pour le lundi du documentaire No Other Land, qui traite de l'occupation israélienne de la Cisjordanie. Cette décision a été critiquée par plusieurs organisations sionistes, comme l'ont rapporté les promoteurs sur les réseaux sociaux.
Alon Lee Green, cofondateur de l'ONG pacifiste israélienne Standing Together, a exprimé son indignation sur la plateforme X. Il a déclaré : "Voulez-vous comprendre à quel point la situation est difficile ? L'Université de Haifa, l'institution académique avec la plus grande mixité juive-arabe d'Israël, vient de nous informer qu'elle a annulé la projection du gagnant de l'Oscar 'No Other Land'."
Selon Standing Together, l'université a justifié cette annulation en affirmant qu'elle attendait l'approbation du Conseil de Révision Cinématographique d'Israël, qui dépend du Ministère de la Culture et des Sports. Cette situation a été exacerbée par la victoire du documentaire aux Oscars, ce qui a incité le ministre israélien de la Culture, Miki Zohar, à demander aux cinémas de ne pas diffuser le film.
Dans une lettre relayée par les médias locaux, Miki Zohar a accusé le film de "servir les ennemis de l'État". L'Université de Haifa a précisé que le Conseil n'avait pas encore approuvé la projection, bien qu'elle ait rappelé que ses directives ne s'appliquent pas aux événements éducatifs.
Des organisations sionistes, telles que Im Tirtzu et B'Tsalmo, ont également critiqué la projection, la qualifiant d'extrême et de propagande contre Israël. Ces réactions montrent la polarisation autour de ce sujet sensible et l'impact que cela a sur la liberté d'expression dans le pays.
Le journal progressiste israélien Haaretz a rapporté que l'université a demandé une décision formelle du Conseil concernant la projection. En attendant, elle a suspendu l'activité, invoquant des consultations qui ont suggéré qu'un permis était nécessaire.
No Other Land, co-réalisé par des Palestiniens israéliens, couvre cinq années d'enregistrements (2019-2023) dans le foyer du journaliste palestinien Basel Adra, situé dans les villages de Masafer Yatta, en Cisjordanie occupée. Ce documentaire met en lumière les démolitions de maisons, d'écoles, de puits d'eau et de routes par l'armée israélienne, des actions qui se poursuivent encore aujourd'hui.
Ce film soulève des questions cruciales sur la situation en Cisjordanie et la vie quotidienne des Palestiniens. La décision de l'Université de Haifa de suspendre la projection souligne les tensions persistantes autour de ce sujet délicat.
En résumé, l'annulation de la projection de No Other Land à l'Université de Haifa met en lumière les tensions entre la liberté d'expression et les pressions politiques en Israël. Les réactions des organisations sionistes et la réponse du gouvernement illustrent la complexité de la situation. Le documentaire, qui aborde des thèmes sensibles, continue d'être au cœur du débat public.