Le Doliprane, médicament le plus prescrit en France, a officiellement changé de propriétaire. Sanofi a annoncé ce mercredi que la cession de son contrôle au fonds d’investissement CD&R a été finalisée. Cette opération a suscité de nombreuses réactions, tant politiques que sociales, illustrant l'importance de ce médicament dans le paysage français.
Sanofi a cédé 50 % de sa filiale Opella, qui produit le Doliprane, tout en conservant une participation de 48,2 %. Cette décision a été prise dans un contexte de restructuration de l'entreprise, visant à se concentrer sur les médicaments et vaccins innovants.
Le gouvernement français a exprimé des inquiétudes concernant les répercussions sur l'emploi et la souveraineté sanitaire. Pour apaiser ces craintes, la banque publique d’investissement Bpi a été intégrée à l’opération, détenant une participation de 1,8 % dans Opella.
La cession d’Opella a provoqué des réactions vives de la part de responsables politiques. Des élus de tous bords ont demandé à l'exécutif d'intervenir pour bloquer l'opération. Sur le terrain, les salariés de la filiale ont même organisé des grèves pour exprimer leurs craintes quant à leur avenir.
Le gouvernement a tenté de rassurer en s'assurant un droit de regard sur les décisions stratégiques du nouvel actionnaire. Cela vise à garantir la pérennité des sites de production en France tout en maintenant l'intérêt des investisseurs étrangers.
Sanofi a indiqué avoir reçu un montant net total en numéraire d’environ 10 milliards d’euros dans le cadre de cette transaction. Ce chiffre témoigne de l'importance stratégique de la filiale Opella, qui est prête à croître sous la nouvelle direction.
Le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, a affirmé que ce nouveau chapitre représente une aventure prometteuse pour Opella. Cette vente s'inscrit dans une volonté de recentrage sur des activités à forte valeur ajoutée.
Opella, qui emploie 11 000 personnes et opère dans 100 pays, se prépare à devenir un leader dans le secteur de la santé. Julie Van Ongevalle, la PDG d'Opella, a déclaré que "devenir indépendant n’est pas seulement une étape, c’est notre moment".
Avec un portefeuille réduit à environ 100 marques fin 2024, l’entreprise se concentre sur l'optimisation de ses opérations tout en maintenant son siège social en France. Cette indépendance pourrait lui permettre de mieux s'adapter aux défis du marché.
Selon un bilan de l’Assurance maladie, le Doliprane reste le médicament le plus prescrit en France, avec 300 millions de boîtes vendues. Aucun autre traitement ne dépasse les 100 millions, ce qui souligne son importance dans le système de santé français.
Ce médicament à base de paracétamol continue d’être un pilier pour de nombreux Français, illustrant l’impact de cette cession sur la santé publique. La transition vers un actionnaire américain soulève des questions sur l'avenir de ce produit emblématique.
La cession du Doliprane à un fonds américain marque un tournant significatif dans le secteur pharmaceutique français. Alors que les inquiétudes persistent concernant l'emploi et la souveraineté sanitaire, l'avenir d'Opella semble prometteur. Cette opération souligne l'importance de surveiller l'évolution de la santé publique en France.