En Espagne, comme dans le reste du monde, des milliers d'aliments finissent à la poubelle. Ce gaspillage a un coût social, économique et environnemental significatif. Récemment, le Congrès a approuvé une loi visant à réduire de 50 % les déchets alimentaires générés par la vente au détail et la consommation d'ici 2030.
Cette nouvelle législation impose à tous les acteurs de la chaîne alimentaire d'élaborer des plans de prévention. Les supermarchés et magasins alimentaires devront également donner leurs excédents à des organisations sociales ou banques alimentaires. De plus, les restaurants seront encouragés à proposer des emballages réutilisables pour les restes.
Casimir de Dalmau, directeur des opérations de Fazla, souligne que cette loi touche toute la chaîne, du producteur au distributeur. Toutefois, il note que certaines chaînes de distribution pourraient rencontrer des difficultés pour mettre en œuvre ces plans de don, nécessitant du temps et des ressources.
Actuellement, le secteur de la distribution représente seulement 5 % du gaspillage alimentaire en Espagne. En revanche, la restauration contribue à hauteur de 14 %, tandis que les ménages génèrent 42 % des déchets organiques. Cela soulève des questions sur l'efficacité de la loi, qui semble cibler principalement les acteurs les plus engagés.
Ignacio García Magarzo, directeur général d'Asedas, déclare qu'il existe déjà des initiatives pour réduire le gaspillage. Par exemple, Alcampo a donné plus de 906 000 unités de produits non vendables, et Dia a valorisé plus de 52 000 tonnes de déchets.
Des chaînes comme Lidl ont lancé des programmes tels que le sac anti-gaspillage, offrant des fruits et légumes à prix réduit. Ces initiatives, jusqu'à présent ponctuelles, deviendront désormais obligatoires. La loi prévoit également des sanctions allant de 2 000 à 500 000 euros, selon la gravité de l'infraction.
La Fédération Espagnole des Industries de l'Alimentation et des Boissons (FIAB) critique ce régime de sanctions, le qualifiant de disproportionné. Elle suggère de privilégier des incitations plutôt que des punitions, surtout lorsque les ménages, principaux producteurs de déchets, en sont exemptés.
Les disparités régionales pourraient également poser problème, car ce sont les communautés autonomes qui appliqueront la loi. Cela pourrait entraîner des inégalités dans l'application des mesures. Les acteurs du secteur craignent que cela ne complique davantage la lutte contre le gaspillage alimentaire.
En conclusion, bien que la loi représente un avancement dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, son efficacité dépendra de la mise en œuvre et de l'engagement de tous les acteurs concernés. Les initiatives existantes doivent être renforcées pour atteindre les objectifs fixés.