Un drapeau de la Nouvelle-Zélande, portant l'inscription « marchez-moi dessus » réalisée avec un pochoir, a été retiré d'une exposition. Cette décision fait suite à un tollé suscité par la présence de l'œuvre, qui rappelle des événements similaires survenus par le passé. En effet, il y a trente ans, une galerie à Auckland avait déjà dû ranger cette œuvre.
La Suter Art Gallery, située à Nelson, a annoncé le retrait de l'œuvre de l'artiste Māori Diane Prince le 29 mai. Cette décision a été prise en raison d'une escalade des tensions et des préoccupations pour la sécurité. La Nouvelle-Zélande est un pays où la profanation du drapeau national est un sujet sensible, considéré comme un tabou et même interdit par la loi.
En effet, endommager un drapeau en public peut entraîner une amende allant jusqu'à 5 000 dollars néo-zélandais. Cependant, les poursuites pour de tels actes sont rares, soulignant la complexité de la question. En France, la détérioration du drapeau national dans un lieu public est également punie d'une amende.
L'œuvre, intitulée « Flagging the Future », devait être exposée pendant cinq mois, mais n'a finalement duré que 19 jours. Son retrait a ravivé les débats sur l'expression artistique, les symboles nationaux et l'histoire coloniale en Nouvelle-Zélande. Plusieurs plaintes ont été déposées concernant cette exposition, entraînant l'ouverture d'une enquête par la police.
Le but de l'exposition « Diane Prince : Activist Artist » était de susciter une réflexion sur l'expérience des Māori depuis la colonisation. L'œuvre a été créée en 1995, en réponse à une politique gouvernementale limitant l'indemnisation des tribus Māori pour le vol de leurs terres.
Initialement, la Suter Gallery a défendu l'œuvre et son importance. Cependant, dans un communiqué publié sur Facebook, la galerie a indiqué que la décision de retirer le drapeau était due à une forte escalade dans le ton des débats, dépassant les limites d'un échange respectueux. La galerie a précisé que cette décision ne constituait pas un jugement sur l'œuvre ou l'intention de l'artiste.
Malgré cela, la galerie n'a pas fourni de détails supplémentaires sur les incidents ayant conduit à cette inquiétude. Les tensions autour de l'œuvre montrent à quel point les questions de culture et de symbolisme national peuvent être sensibles en Nouvelle-Zélande.
Le retrait du drapeau de l'exposition de la Suter Gallery souligne les défis liés à l'expression artistique et aux symboles nationaux. Ce cas rappelle que l'art peut provoquer des réactions fortes et des débats importants sur l'identité et l'histoire d'un pays. La situation continue d'évoluer, et les discussions sur ces thèmes restent cruciales pour la société néo-zélandaise.