Le monde assiste à une escalade inquiétante entre l'Inde et le Pakistan, deux voisins dotés d'armes nucléaires. La première guerre par drones a éclaté en Asie du Sud, marquant un tournant dans leur rivalité historique. Les accusations mutuelles et les frappes aériennes intensifient les tensions, ouvrant la voie à une nouvelle ère de conflit militarisé.
Jeudi, l'Inde a accusé le Pakistan d'avoir lancé des vagues de drones et de missiles contre des bases militaires en territoire indien. Islamabad a rapidement démenti ces allégations, affirmant avoir abattu 25 drones indiens. Ce cycle d'attaques réciproques représente un nouveau chapitre dans leur rivalité, où les conflits se déplacent au-delà de l'artillerie traditionnelle.
Les experts soulignent que ces attaques par drones pourraient signaler une phase dangereuse dans le conflit indo-pakistanais. Alors que les puissances mondiales appellent à la retenue, la situation est tendue, avec des drones jouant un rôle central dans les hostilités. La dynamique du conflit évolue vers une guerre où la maîtrise de l'armement UAV pourrait déterminer l'issue des confrontations.
L'Inde a développé une flotte de drones principalement composée de modèles israéliens comme le IAI Searcher et le Heron. Ces UAV sont essentiels pour les opérations de reconnaissance et de frappe de précision. Les drones Harop, qui agissent également comme des missiles, illustrent cette évolution vers une guerre ciblée.
Le récent contrat de 4 milliards de dollars pour acquérir 31 drones MQ-9B Predator marque un tournant dans les capacités de frappe de l'Inde. Ces drones peuvent voler jusqu'à 40 heures à des altitudes élevées, renforçant ainsi leur capacité opérationnelle. En parallèle, l'Inde explore des tactiques de drones en essaim pour saturer les défenses aériennes ennemies.
Le Pakistan, de son côté, dispose d'une flotte de drones diverse et extensive, comprenant des systèmes indigènes et importés. Des modèles comme le CH-4 chinois et le Bayraktar Akinci turc enrichissent ses capacités. L'analyste Ejaz Haider a noté que le Pakistan a développé plus de mille drones, renforçant ainsi son arsenal.
Les forces aériennes pakistanaises intègrent activement des systèmes non pilotés dans leurs opérations depuis près d'une décennie. Le développement de drones « loyal wingman » est une priorité, permettant une coordination étroite avec les avions pilotés. Cette stratégie souligne la course à l'armement entre les deux nations.
Les récents échanges de drones entre l'Inde et le Pakistan représentent une escalade significative, mais diffèrent des opérations observées dans le conflit Ukraine-Russie. Les drones y jouent un rôle central, tandis qu'ici, ils restent plus symboliques. Les frappes de missiles par les forces aériennes témoignent d'une guerre traditionnelle qui se poursuit.
Les experts avertissent que cette escalade pourrait soit signaler une dé-escalade, soit précéder un conflit plus large. Les drones abaissent le seuil d'action, mais ils créent également de nouvelles dynamiques d'escalade. Chaque drone abattu pourrait devenir un point de tension supplémentaire dans cet environnement déjà chargé.
La situation entre l'Inde et le Pakistan est à un tournant critique. L'intégration des drones dans les stratégies militaires soulève des questions sur l'avenir du conflit. Alors que les deux nations continuent d'échanger des frappes, le risque d'une escalade plus grave demeure omniprésent. La maîtrise de la guerre par drones pourrait bien redéfinir les règles du jeu dans cette rivalité historique.