Depuis jeudi, les forces de sécurité utilisent des drones pour surveiller les principaux axes routiers des arrondissements de Saverne et Molsheim. Cette initiative vise à lutter contre l’immigration clandestine. Toutefois, elle suscite des critiques de la part d’associations de défense des libertés fondamentales.
Le Bas-Rhin expérimente cette mesure pendant deux semaines. Les drones militaires, comme l’eBee Vision, sont choisis pour leur endurance et leur furtivité. Ils permettent une surveillance efficace des routes, tout en soulevant des questions sur la protection des libertés individuelles.
Les drones utilisés incluent le modèle eBee Vision et l'Anafi USA de Parrot. Ce dernier peut lire une plaque d’immatriculation à 130 mètres et observer une personne à deux kilomètres. Ces capacités soulignent l'importance de la technologie dans la surveillance moderne.
Avec une superficie potentiellement surveillée de 100 km², ces drones peuvent couvrir des zones vastes. Cependant, l'utilisation de ces appareils dans des arrondissements non frontaliers soulève des interrogations sur l'objectif réel de cette surveillance.
David Poinsignon, avocat de l’Association de défense des libertés constitutionnelles, a contesté cette mesure. Il a souligné que surveiller des zones éloignées des frontières n'est pas justifié. Selon lui, cela constitue une atteinte grave aux libertés fondamentales, notamment au droit à la vie privée.
Les autorités affirment que cette mesure vise à renforcer l’efficacité des contrôles aux frontières. Cependant, la préfecture n’a pas fourni de preuves concrètes d'une augmentation des interpellations de personnes en situation irrégulière dans la région.
La préfecture a déclaré que l'utilisation de drones était nécessaire pour prévenir le franchissement irrégulier de la frontière. Toutefois, le représentant de la préfecture a dû clarifier que les images capturées sont en 2D, malgré la mention de moyens 3D dans l'arrêté.
Lors d'une audience, la juge a questionné l'absence d'informations sur l'utilisation de logiciels de reconnaissance faciale. Les réponses du représentant étaient insuffisantes, suscitant des doutes sur la transparence de cette initiative.
Les implications de cette surveillance militaire sur la vie civile sont considérées comme vertigineuses. Les critiques soulignent que des moyens militaires sont employés pour des tâches de surveillance civile, ce qui est jugé préoccupant.
La décision du tribunal administratif de Strasbourg concernant le maintien de l'arrêté est attendue prochainement. Cette affaire soulève des questions cruciales sur l'équilibre entre sécurité et libertés individuelles.
En résumé, l'expérimentation de l'utilisation de drones pour surveiller les routes dans le Bas-Rhin pose des questions importantes sur la protection des libertés fondamentales. Les débats autour de cette mesure sont loin d'être clos, et l'attention se porte sur la décision judiciaire à venir.