Essonne, Évry-Courcouronnes, le 13 mai 2025. Ce week-end, toutes les fleurs décorant la stèle dédiée à Thomas Alexandre Dumas ont été volées dans le parc des Coquibus. Une fleur bleue et une autre jaune, coupées à la tige, sont tout ce qu'il reste au pied de la stèle. Les couronnes fleuries, entourées du ruban bleu-blanc-rouge, ont disparu. « C’est très grave », rumine Marie-Gerline Jean-Francois.
La présidente de l’association Bejin de Bainet, Marie-Gerline Jean-Francois, et d’autres responsables associatifs d’Évry-Courcouronnes se sont réunis samedi matin pour honorer la mémoire de Thomas Alexandre Dumas. Ce dernier, père du célèbre écrivain, était le premier général noir de l’armée française. Il était également le fils d’une esclave affranchie, ce qui rend son héritage encore plus significatif.
Cette cérémonie visait à célébrer la Journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition. Un moment fort en émotion pour beaucoup, qui a été largement gâché moins de deux jours plus tard par le vol des fleurs. « J’ai pleuré de colère », confie Marie-Gerline Jean-Francois.
La nouvelle du vol s’est répandue rapidement, créant l’émoi au sein de la communauté caribéenne d’Évry. Certains y voient un acte délibéré contre cette figure de la lutte anti-esclavagiste. « Ce n’est pas seulement une atteinte matérielle, mais une atteinte directe à notre mémoire collective », souligne Freddy N’sondé, élu d’opposition présent à la cérémonie.
Le maire (SE), Stéphane Beaudet, se questionne sur les motivations des auteurs. « Les responsables de cet acte d’une bêtise sans nom savent-ils réellement qui il est ? Le doute est permis », déclare-t-il. À noter qu’aucune autre dégradation n’a été constatée sur la stèle, ce qui soulève des interrogations.
Stéphane Beaudet a demandé à la police municipale d’extraire les images de vidéosurveillance pour tenter d’identifier les auteurs. « S’il y a matière, on portera plainte », promet l’élu. C’est ce qu’attend Marie-Gerline Jean-Francois, toujours heurtée par cette histoire.
« Je ne comprends pas, c’est l’histoire de nos ancêtres qui est insultée. J’espère que les responsables seront retrouvés et qu’ils comprendront le mal qu’ils ont fait », déclare-t-elle. La communauté espère une réponse rapide et efficace face à cet acte inacceptable.
Le vol des fleurs à la stèle de Thomas Alexandre Dumas est un acte qui dépasse la simple dégradation matérielle. Il touche profondément la mémoire collective et l’héritage de la lutte contre l’esclavage. La communauté d’Évry-Courcouronnes reste unie dans l’espoir de retrouver les responsables et de préserver la mémoire de ce héros de l’histoire.