La Cour suprême des Philippines a bloqué une procédure de destitution contre Sara Duterte, marquant ainsi une victoire pour la vice-présidente du pays. Cette décision élimine la menace d'une éviction, du moins jusqu'en février 2026. La situation politique, déjà complexe, a été marquée par des accusations de détournement de fonds publics à l'encontre de Duterte.
En février, la chambre basse du parlement philippin avait voté pour destituer Duterte après des allégations graves. Elle aurait menacé de tuer le président Ferdinand "Bongbong" Marcos Jr. Un porte-parole de la cour a déclaré que le vote de destitution violait une interdiction constitutionnelle concernant plusieurs procédures de destitution dans une même année.
Bien que la cour n'ait pas innocenté Duterte des accusations, cette décision lui offre un répit. Elle peut désormais se concentrer sur la mobilisation de soutien pour une éventuelle candidature présidentielle en vue des élections générales de 2028.
Avant cette décision, les chances de condamnation de Sara au Sénat étaient déjà incertaines. Les alliances politiques ont changé après les élections générales de mai, rendant la situation encore plus volatile. La rivalité entre Duterte et Marcos a dominé le paysage électoral, et Duterte a remporté plus de sièges que prévu au Sénat.
Cette situation est d'autant plus significative que la Cour suprême est principalement composée d'appointees du père de Duterte. Les procédures de destitution sont souvent très divisives dans le paysage politique chaotique des Philippines.
Depuis le retour à la démocratie en 1986, seule une tentative de destitution a abouti à un verdict. Cela concerne l'ancien président de la Cour suprême, Renato Corona, condamné en 2012 pour avoir caché des actifs. D'autres tentatives, comme celle contre l'ancien président Joseph Estrada en 2001, ont été interrompues par des manifestations massives.
Ces événements montrent à quel point les procédures de destitution peuvent être risquées et entraînent souvent des réactions populaires significatives. La situation actuelle souligne l'importance d'une stabilité politique dans le pays.
La décision de la Cour suprême des Philippines a donc des implications majeures pour Sara Duterte et le paysage politique du pays. Elle lui permet de reprendre son souffle et de planifier son avenir politique. Dans un contexte où les tensions sont vives, cette décision pourrait influencer les stratégies politiques à venir en vue des élections de 2028.