Guadeloupe : Plus de 37 000 personnes toujours privées d'eau potable après des actes de malveillance

Privation d'eau en Guadeloupe

Près de 37 000 personnes sont privées d'eau en Guadeloupe suite à des vols sur une station de pompage. Ces actes criminels, survenus dans la nuit de mardi à mercredi à Morne-à-l’Eau, ont entravé l’alimentation en eau de plusieurs communes. Le préfet de Guadeloupe, Xavier Lefort, a annoncé qu'une enquête pour « vol » a été ouverte.

Depuis, la réalimentation des foyers se fait progressivement. Cela est dû à des baisses de pression sur l’une des plus grosses canalisations de l’archipel, qui alimente près de 40 % de la population. Le préfet a indiqué que des investigations sont en cours par le Syndicat mixte de gestion des eaux et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG).

Mesures d'urgence et réapprovisionnement

Pour remédier à cette situation, 33 palettes d’eau doivent être livrées par le syndicat. Des citernes seront également remplies sur la commune du Gosier. Jeudi, 29 palettes ont déjà été acheminées dans certaines communes touchées.

Des communes touristiques comme Sainte-Anne et Saint-François ont bénéficié d’un « tour d’eau » jeudi soir. Le retour à la normale est attendu pour la matinée de ce vendredi. La préfecture a décidé de prolonger ses réquisitions d’agents au moins jusqu’à vendredi.

Contexte de grève et de crise

Ces dégradations interviennent alors qu'une partie des agents du SMGEAG est en grève depuis fin janvier. Ils revendiquent des améliorations concernant leur complémentaire santé et leur prévoyance. Actuellement, les négociations sont au point mort, mais une rencontre est prévue vendredi.

La Guadeloupe fait face à de graves problématiques d’accès à l’eau potable. De nombreuses coupures et des manquements à l’assainissement sont fréquents. En septembre 2021, une loi a imposé la création d’une régie commune, le SMGEAG, qui rencontre depuis des difficultés financières.

Crise de gouvernance et incidents passés

Depuis sa création, le SMGEAG est touché par des mouvements sociaux et une crise de gouvernance interne. En octobre 2024, son président a démissionné, suivi récemment par son directeur général. En mars 2024, des sabotages avaient déjà privé 130 000 foyers d’eau durant plusieurs jours en marge d’une grève.

Conclusion

La situation en Guadeloupe souligne les défis liés à la gestion de l'eau. Les vols dans la station de pompage ont eu des conséquences graves pour la population. Les autorités continuent de travailler à un retour à la normale tout en faisant face à une crise de gouvernance au sein du SMGEAG.