Les groupes indigènes en Équateur s'opposent fermement à un accord de libre-échange proposé avec le Canada. Cette décision soulève des inquiétudes quant aux droits de l'homme et à l'impact sur l'environnement dans ce pays diversifié sur le plan écologique et culturel. Les critiques affirment que cet accord favoriserait les entreprises minières au détriment des communautés locales.
Zenaida Yasacama, vice-présidente de la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (CONAIE), représente 10 000 communautés. Elle a exprimé des préoccupations majeures lors d'une interview, soulignant le manque de consultation des peuples indigènes dans ce processus. "Nous n'avons pas été consultés, et nous croyons que ce processus viole nos droits," a-t-elle déclaré.
Les négociations entre le Canada et l'Équateur ont été annoncées comme terminées, mais les opposants soutiennent que cet accord ne profitera qu'au secteur minier canadien. Yasacama a averti que cela pourrait entraîner des impacts destructeurs sur l'environnement et la vie des communautés locales.
Les préoccupations des groupes indigènes vont au-delà des simples impacts environnementaux. Ils craignent que cet accord entraîne une criminalisation accrue de leur résistance et une augmentation des assassinats. "Nous croyons qu'il y aura plus d'assassinats," a déclaré Yasacama, rappelant une histoire de lutte de plus de 500 ans.
Hortencia Zhagüi, représentante d'une organisation locale, a également critiqué le manque de transparence dans les négociations. "Le président a négocié secrètement, en contournant nos droits," a-t-elle ajouté, soulignant une violation des droits constitutionnels des peuples indigènes.
Les groupes de la société civile s'inquiètent également de l'inclusion d'un système d'arbitrage international controversé. Ce système, utilisé par des entreprises canadiennes, permettrait à celles-ci de poursuivre l'Équateur dans des tribunaux privés. "Ce système est biaisé et injuste," a déclaré Stuart Trew, chercheur sur le commerce.
Ce mécanisme, connu sous le nom de règlement des différends entre investisseurs et États, pourrait nuire gravement aux droits des communautés locales. Trew a averti que cela donnerait un pouvoir excessif aux entreprises canadiennes, surtout en cas de résistance locale.
La situation en Équateur met en lumière les tensions entre le développement économique et les droits des peuples indigènes. L'accord de libre-échange proposé avec le Canada soulève des inquiétudes quant à la protection des droits humains et à l'impact environnemental. Les groupes indigènes, déterminés à défendre leurs droits, continuent de s'opposer à cet accord, appelant à une véritable consultation et à un respect des droits humains.