Les nations insulaires, telles que Vanuatu, Fiji et Samoa, militent pour que l'écocide soit reconnu comme un crime international. Elles estiment que la destruction environnementale devrait être considérée au même titre que le génocide et les crimes de guerre. Cette initiative vise à protéger leur avenir face aux menaces climatiques.
Vanuatu, soutenu par d'autres nations insulaires, pousse pour que l'écocide soit reconnu par la Cour pénale internationale (CPI). Cette cour, basée à La Haye, est responsable de la poursuite des crimes les plus graves. L'écocide est défini comme la destruction de vastes zones de l'environnement naturel due à l'activité humaine.
La proposition, soumise en septembre 2024, vise à inclure l'écocide parmi les crimes déjà reconnus par la CPI, tels que le génocide et les crimes contre l'humanité. Cela permettrait de poursuivre les individus responsables des pires destructions environnementales.
Jojo Mehta, co-fondatrice de Stop Ecocide International, souligne que la loi sur l'écocide est nécessaire. Elle affirme que la prise de conscience croissante sur ce sujet est cruciale. Selon elle, une telle reconnaissance pourrait transformer la manière dont la société perçoit les dommages environnementaux.
Les petites îles, comme Vanuatu, sont particulièrement vulnérables. Payam Akhavan, professeur de droit international, note que ces nations sont le canari dans la mine de charbon face à la catastrophe climatique. Pour elles, le changement climatique représente une menace existentielle.
Le terme "écocide" a été utilisé pour la première fois en 1970, en lien avec les dommages causés par l'utilisation de l'herbicide Agent Orange pendant la guerre du Vietnam. Akhavan évoque des incidents récents, comme la destruction du barrage de Kakhovka en Ukraine, pour illustrer l'importance de cette question.
Mehta souligne que de nombreuses lois environnementales existent déjà, mais elles ne sont pas suffisantes. Elle insiste sur le fait que criminaliser l'écocide pourrait changer les mentalités et renforcer la responsabilité des entreprises face à la destruction des écosystèmes.
Akhavan reste sceptique quant à l'efficacité de cette initiative. Il explique que créer un dissuasion au niveau mondial est un projet à long terme. La reconnaissance de l'écocide ne sera pas une solution miracle, mais un pas nécessaire vers la protection de l'environnement.
Les discussions diplomatiques autour de l'inclusion de l'écocide dans le Statut de Rome sont en cours. Pour amender ce statut, deux tiers des 125 États membres doivent approuver la mesure. Cela inclut le Canada, mais pas les États-Unis, la Russie ou la Chine.
Reconnaître l'écocide comme un crime international pourrait avoir un impact significatif sur la protection de l'environnement. Mehta considère cela comme une pièce clé du puzzle pour un avenir durable. Il est crucial d'instaurer des règles qui devraient toujours avoir été en place, afin de garantir la sécurité des générations futures.