Une tension palpable règne au sein du gouvernement français. Vendredi, la ministre de l’Écologie, Agnès Pannier-Runacher, a de nouveau critiqué son collègue Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, sur sa position concernant les énergies renouvelables. Cette altercation survient malgré un double recadrage d'Emmanuel Macron et François Bayrou la veille.
Lors d'une interview avec Le Monde, Pannier-Runacher a jugé la position de Retailleau, qui a cosigné une tribune dans Le Figaro appelant à « stopper le financement des renouvelables », comme « absurde et dangereuse ». Elle l'accuse également de vouloir « faire des chèques à l’Algérie pour importer du gaz » et de « courir derrière le Rassemblement national ». Ces critiques soulignent une politique de petits calculs électoraux, selon elle.
La ministre a rappelé que le groupe des Républicains avait voté à la quasi-unanimité, il y a deux ans, la loi d’accélération des énergies renouvelables. Elle a qualifié le comportement de Retailleau de « calcul électoral perdant ». Ce climat de tension a conduit à des rappels à l’ordre de la part du président de la République et du Premier ministre.
Emmanuel Macron a demandé au chef du gouvernement de « discipliner la parole » des ministres, tandis que le Premier ministre a exhorté ses ministres à faire preuve de « responsabilité » et à s'exprimer avec plus de nuances. Ces directives visent à apaiser les tensions et à favoriser une communication plus constructive.
Dans un entretien, Pannier-Runacher a évoqué le « populisme irresponsable » de Retailleau. Elle a admis avoir envisagé une démission face à la situation actuelle. « Je ne vais pas vous dire que cette idée ne m’a pas traversé l’esprit », a-t-elle déclaré. Toutefois, elle a précisé que tant qu’elle pouvait avancer sans être considérée comme la caution écologique du gouvernement, elle continuerait son travail.
Elle a ajouté : « Si un jour cela change, j’arrêterai et je me préparerai pour la suite ». Ces mots montrent sa détermination à rester engagée dans la transition écologique, malgré les défis politiques auxquels elle fait face.
Les tensions au sein du gouvernement sur les énergies renouvelables soulignent des désaccords profonds entre les ministres. Agnès Pannier-Runacher, en critiquant son collègue, met en lumière les enjeux cruciaux de la transition énergétique. Sa volonté de rester dans le gouvernement, malgré les pressions, témoigne de son engagement envers les politiques écologiques.