Malgré une économie en déclin, la Russie montre des signes de résilience. Depuis son invasion illégale de l'Ukraine en 2022, le pays a été soumis à des sanctions sans précédent. Pourtant, les chiffres indiquent une croissance surprenante, même face à des défis majeurs.
Selon les statistiques officielles, l'économie russe a connu une expansion de 4,3% l'année dernière, surpassant ainsi les performances des pays du G7. Par exemple, le Royaume-Uni a affiché une croissance de seulement 1,1%, tandis que les États-Unis ont enregistré 2,8%. Cette dynamique est largement attribuée aux dépenses militaires record du Kremlin.
Les exportations de pétrole de la Russie sont restées relativement stables. Les approvisionnements, initialement destinés à l'Europe, ont été redirigés vers des marchés comme la Chine et l'Inde. De plus, un « flotte fantôme » de tankers a permis à Moscou de contourner certaines sanctions, renforçant ainsi sa position économique.
Malgré ces succès apparents, la Russie fait face à des défis internes significatifs. L'inflation y est persistante, atteignant 9,9% jusqu'en avril, en partie à cause des sanctions occidentales. Les entreprises peinent à trouver les travailleurs nécessaires, exacerbant la situation.
Le taux de chômage est actuellement à un niveau historiquement bas de 2,3%, mais des prévisions indiquent une possible augmentation à 3,5% l'année prochaine. Cette situation est préoccupante, car elle pourrait signaler une stagnation économique à long terme.
Les sanctions ont eu un impact notable sur les revenus pétroliers et gaziers de la Russie, qui ont chuté de 35% d'une année sur l'autre en mai. Cela a contribué à un déficit budgétaire croissant, limitant les fonds disponibles pour les infrastructures et les services publics.
András Tóth-Czifra, analyste politique, souligne que l'argent est réaffecté des projets d'investissement essentiels vers le secteur militaire. Cette situation pourrait affecter la qualité des services publics à long terme.
Les perspectives économiques de la Russie restent incertaines. Si un accord de paix avec l'Ukraine était atteint cette année, cela pourrait alléger certaines pressions sur Moscou. Cependant, l'Europe pourrait maintenir ses sanctions, même en cas de paix, selon Dr Katja Yafimava.
La possibilité d'un retour massif aux importations de pétrole et de gaz russes semble peu probable. Bien que la Russie ait réorienté ses exportations de pétrole, le gaz reste un défi. Cela pourrait peindre un tableau économique difficile pour Moscou à long terme.
En somme, bien que la Russie ait montré une certaine résilience face aux sanctions, les défis économiques internes et les conséquences à long terme de la guerre en Ukraine pourraient poser des problèmes majeurs. Le Kremlin devra naviguer prudemment pour éviter une crise économique profonde dans les années à venir.