Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a exprimé des réserves sur l'orientation économique actuelle. Il a souligné que « toute notre économie ne doit pas être tournée vers la guerre », mettant en avant la nécessité d'un équilibre entre défense et prospérité économique.
Lors d'une intervention sur France Inter, Moscovici a reconnu la menace russe et l'importance de soutenir l'Ukraine. Cependant, il a averti que concentrer l'économie sur des efforts militaires n'est pas une solution juste. Cette déclaration intervient alors que le gouvernement prévoit une augmentation des dépenses militaires pour renforcer la défense nationale.
Moscovici a également abordé la question de la dette publique. Selon lui, il est crucial de ne pas augmenter cette dette, même dans le cadre des efforts de défense. Il a fait référence à l'annonce de Bpifrance concernant un nouveau fonds de 450 millions d'euros, soulignant que cela reste insuffisant face aux besoins budgétaires qui se chiffrent en dizaines de milliards.
Il a précisé que le financement militaire nécessite une réflexion plus large, en ajoutant que « 450 millions d'euros » ne représentent qu'une petite partie des sommes nécessaires. Cela soulève des questions sur la viabilité de réorienter des dépenses sociales pour soutenir l'effort militaire.
Dans un autre domaine, Moscovici a évoqué la réforme des retraites. Il a affirmé que la négociation sur ce sujet « n'est pas morte », mais qu'elle évolue. Un rapport de la Cour des comptes sera présenté en avril, abordant les questions d'emploi et de financement des retraites.
Il a également rappelé que le passage de l'âge de départ à la retraite de 64 à 63 ans entraîne un coût de 5,8 milliards d'euros. Par ailleurs, envisager de le réduire à 62 ans impliquerait des dépenses supplémentaires de 10,4 milliards d'euros. Ces chiffres illustrent la complexité du débat actuel sur les retraites.
En résumé, Pierre Moscovici appelle à une réflexion équilibrée sur l'économie et la défense. Il insiste sur la nécessité de ne pas compromettre l'avenir économique du pays au profit d'un effort militaire excessif. Les discussions sur la dette publique et les retraites demeurent cruciales, nécessitant un dialogue ouvert et constructif.