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Décès de l'écrivain kenyan Ngugi Wa Thiong'o, éternel candidat au prix Nobel de littérature

Publié le : 29 mai 2025

Décès de Ngugi Wa Thiong'o

Le célèbre écrivain kenyan Ngugi Wa Thiong'o, souvent candidat au Prix Nobel de Littérature, est décédé ce mercredi à l'âge de 87 ans. Avec plus de six décennies de carrière, il a marqué la littérature africaine et internationale. Son fils, Mukoma Wa Ngugi, également écrivain, a exprimé son chagrin sur les réseaux sociaux, déclarant : "Je suis moi grâce à lui en de nombreux sens".

Une carrière littéraire exceptionnelle

Ngugi Wa Thiong'o a été l'une des plus grandes voix africaines du dernier siècle. Son œuvre comprend des publications variées, allant de romans tels que 'Le fleuve qui nous sépare' (1965) à 'Les neuf parfaits' (2018). Ce dernier roman l'a même rendu le premier auteur nommé à la fois comme écrivain et traducteur au International Booker Prize.

En plus de ses romans, Ngugi a écrit de nombreux essais et théâtres. Son œuvre 'Je me marierai quand je voudrai' (1977) a attiré l'attention du régime de l'ancien président kenyan Daniel Arap Moi, le rendant victime de nombreuses violations des droits humains.

Une voix contre l'oppression

Ngugi a passé de longs mois en prison sans procès, période durant laquelle il a écrit 'Le diable dans la croix' (1980), souvent considéré comme la première nouvelle moderne en kikuyu, sa langue maternelle. En 1970, il a fait le choix audacieux d'écrire dans sa langue natale, abandonnant son nom anglophone, James Ngugi, pour Ngugi Wa Thiong'o.

Il a toujours été un fervent défenseur des langues minorisées. Lors d'une conférence en 2017, il a expliqué : "Il existe deux types de langues : celles qui marginalisent et celles qui sont marginalisées". Il a utilisé des exemples de diverses cultures pour illustrer l'impact de la colonisation sur les langues.

Un héritage durable

Ngugi Wa Thiong'o a laissé un héritage littéraire immense. Son engagement pour la lutte linguistique et les droits humains continuera d'inspirer de nombreuses générations. Il a dénoncé les inégalités linguistiques et les valeurs négatives associées à la langue imposée par les colonisateurs.

Son travail rappelle que la langue est un puissant vecteur d'identité et de culture. En choisissant d'écrire en kikuyu, Ngugi a ouvert la voie à d'autres écrivains africains, leur permettant de revendiquer leur héritage linguistique et culturel.

Conclusion

Le décès de Ngugi Wa Thiong'o marque la fin d'une ère pour la littérature africaine. Son influence sur la littérature et son engagement pour les droits humains resteront gravés dans l'histoire. Son œuvre continuera d'être étudiée et célébrée, rappelant à tous l'importance de la voix de chaque écrivain dans la lutte pour la justice et l'égalité.

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