À Quito, un scénario électoral complexe se dessine. Ce dimanche, la traditionnelle procession du Dimanche des Rameaux s'est déroulée dans un contexte de tension politique. Les citoyens ont dû jongler entre leurs obligations électorales et leurs croyances religieuses, alors que le gouvernement avait décrété un état d'exception quelques heures auparavant.
Les électeurs, armés de leurs rameaux, ont descendu la rue Venezuela jusqu'à la Plaza Grande, où se trouve le Palais présidentiel de Carondelet. Ce paysage est teinté d'une incertitude omniprésente, exacerbée par un conflit armé contre les gangs de narcotrafic.
La situation est d'autant plus délicate que le CNE a averti que les résultats ne seraient pas officiels tant que chaque vote n'aurait pas été compté. Cela crée une atmosphère de tension parmi les électeurs, qui attendent avec impatience les résultats.
Raúl Cedillo, un camionneur, exprime son ras-le-bol : "Si Noboa gagne, je pars en Europe ou aux États-Unis." Son désespoir face à la situation actuelle est palpable. Il ajoute : "La Luisa doit gagner. Nous ne pouvons pas continuer avec un président qui ne connaît pas l'hymne national."
De son côté, Angie P., une jeune électrice, a voté en espérant une économie libre et une stabilité pour son pays. Elle craint que l'Équateur ne devienne un pays autoritaire, ce qui pourrait compromettre l'avenir de ses enfants.
Le pays est profondément divisé entre deux candidats aux visions opposées. Noboa, qui se définit comme un social-démocrate, a su séduire des électeurs conservateurs. En revanche, Gonzàlez, soutenue par l'ancien président Correa, tente de se positionner comme une candidate de consensus.
Les tensions sont exacerbées par des accusations de manipulation des électeurs, notamment concernant les gestionnaires de paix, qui rappellent des groupes paramilitaires dans d'autres pays. Cette situation complique encore davantage le climat électoral.
Les élections influencent non seulement la politique, mais aussi la vie quotidienne des Équatoriens. Willy Orbe, un transportiste, met en garde : "Qui veut être libre, vote pour Noboa." Son opinion reflète une polarisation croissante au sein de la société.
Malgré cela, certains électeurs, comme Benigno Cedeño, ressentent une déception face à la hausse des prix et à l'inefficacité en matière de sécurité. Il hésite à voter, soulignant l'importance des décisions des indécis dans cette élection serrée.
Les élections en Équateur sont un reflet d'une société divisée, où chaque vote compte. Les citoyens naviguent entre leurs espoirs et leurs craintes, alors que le pays attend avec impatience les résultats. La tension et l'incertitude demeurent, mais l'engagement des électeurs est plus fort que jamais.