La situation des jeunes demandeurs d'asile en Irlande du Nord soulève des préoccupations majeures. Hani et Hossam, deux jeunes de 19 et 20 ans, aspirent à créer leur propre entreprise. Cependant, ils rencontrent des obstacles importants pour réaliser leurs rêves en raison de leur statut de demandeurs d'asile.
Hani, originaire du Kurdistan, et Hossam, du Sudan, n'ont pas accès automatiquement à l'éducation. Cela les empêche de bénéficier de l'aide spécialisée dont ils ont besoin. Leur situation a été mise en lumière dans le rapport intitulé Stranded Dreams, lancé à la City Hall de Belfast.
Ce rapport, élaboré par l'Anaka Women's Collective et l'organisation Participation and the Practice of Rights (PPR), réclame la création d'un programme éducatif spécialisé pour les jeunes de 16 à 24 ans. Hani a exprimé sa frustration face à l'absence de possibilités d'éducation à son arrivée en Irlande du Nord.
À son arrivée, Hani a demandé à pouvoir étudier, mais on lui a dit qu'à 16 ans, elle ne pouvait pas être acceptée comme élève. Cette réponse l'a profondément déçue. Bien qu'elle parle maintenant très bien anglais, son manque initial de compétences linguistiques a limité ses options éducatives.
Actuellement, des organisations communautaires comme Anaka offrent des cours, mais le chemin vers l'éducation est semé d'embûches. Hani aspire à un programme spécifique pour les jeunes de plus de 16 ans, afin qu'ils puissent commencer à étudier et réaliser leurs ambitions.
Hossam, quant à lui, souhaite combiner sa passion pour le design de mode avec une carrière en affaires. Il a été en dehors du système éducatif depuis son arrivée à Belfast avec son frère jumeau, en janvier 2024. Ils ont rejoint leur mère, qui était déjà réfugiée.
Hossam a exprimé son désir d'apprendre l'anglais, car cela conditionne son accès à l'université. Il a souligné qu'après un an et demi en Irlande du Nord, il n'a pas trouvé d'éducation formelle et a besoin d'un certain niveau d'anglais pour poursuivre ses études.
Dans d'autres régions du Royaume-Uni, des programmes éducatifs ciblés existent pour les demandeurs d'asile de plus de 16 ans. En Angleterre, par exemple, les jeunes demandeurs d'asile ont droit à une éducation gratuite jusqu'à 19 ans. En Irlande du Nord, le ministre de l'Éducation, Paul Givan, a annoncé des plans pour rendre l'éducation obligatoire jusqu'à 18 ans.
Cependant, le rapport Stranded Dreams souligne la nécessité d'une éducation ciblée pour ces jeunes. Morgan Mattingly de l'Université Queen's de Belfast a déclaré qu'il existe un besoin intense de soutien linguistique, car sans cela, l'accès à l'éducation est très limité.
Catherine Gladwell, Directrice Générale de Refugee Education UK, a affirmé que l'éducation est une priorité pour les jeunes réfugiés au Royaume-Uni. Elle a noté qu'il n'existe pas de stratégie globale de la part du gouvernement pour aborder cette problématique en Irlande du Nord.
Un porte-parole du ministère de l'Éducation a reconnu qu'il existe des groupes de jeunes nécessitant un soutien supplémentaire, y compris les demandeurs d'asile adolescents. Ils ont ajouté que le ministère consulte actuellement sur une législation proposée pour garantir l'accès à l'éducation jusqu'à 18 ans.
Les témoignages de Hani et Hossam mettent en lumière les défis que rencontrent les jeunes demandeurs d'asile en Irlande du Nord. Il est crucial de mettre en place des programmes éducatifs adaptés pour leur permettre de réaliser leurs rêves et de s'intégrer pleinement dans la société.