Le système éducatif espagnol présente une paradoxe. Bien qu'il y ait une proportion élevée de jeunes avec des études supérieures, un nombre significatif de personnes n'atteignent pas le minimum requis. Malgré plus d'heures de cours, les résultats ne sont pas à la hauteur. Le rapport annuel de l'OCDE souligne cette situation préoccupante.
Selon l'OCDE, 32% des adultes espagnols âgés de 25 à 64 ans ont une compréhension lectrice au niveau 1 ou inférieur. Cela place l'Espagne au-dessus de la moyenne des pays développés, qui est de 27%. Ces personnes ne peuvent comprendre que des textes très courts avec peu d'informations.
Ce phénomène s'explique par un marché du travail où les emplois ne nécessitent pas de compétences avancées. Ismael Sanz, directeur de l'économie de l'éducation à Funcas, indique que le manque d'exposition à des textes complexes nuit à la compréhension des individus.
En Espagne, 20% des jeunes de 15 à 19 ans sont inscrits dans l'enseignement supérieur, presque le double de la moyenne de l'OCDE. Cependant, les diplômés de la formation professionnelle supérieure ne gagnent que 11% de plus que ceux ayant terminé le baccalauréat. Cela soulève des questions sur la qualité et la pertinence de ces formations.
Les taux de scolarisation en éducation infantile sont également élevés, atteignant 98% dans le second cycle. Pourtant, cette avance ne se traduit pas par de meilleurs résultats en primaire, où les enfants commencent à perdre leur avantage initial.
Les élèves espagnols passent 4 733 heures en primaire et 3 158 heures en ESO, dépassant la moyenne de l'OCDE. Malgré cela, les résultats ne s'améliorent pas. Le temps consacré à la langue et à la lecture pourrait être renforcé, car il représente 23% du programme scolaire.
Un manque de professeurs dans certaines matières, comme les mathématiques, entraîne des pertes d'heures de cours. L'OCDE suggère d'attirer des enseignants d'autres secteurs pour remédier à cette situation.
Espagne se classe parmi les premiers pays de l'UE en matière de jeunes qui ne travaillent ni n'étudient. Avec 17,6% de jeunes "ninis", elle surpasse même l'Italie et la Grèce. Cela reflète une situation préoccupante, où les jeunes veulent travailler mais ne trouvent pas d'opportunités.
Le rapport souligne la dualité du marché du travail, avec des emplois stables et précaires. Cela complique l'accès à l'emploi pour les jeunes, exacerbant leur exclusion sociale.
Le système éducatif espagnol fait face à de nombreux défis. Malgré un nombre élevé de diplômés, la compréhension lectrice et l'accès à l'emploi restent problématiques. Des réformes sont nécessaires pour améliorer la situation et répondre aux besoins du marché du travail.