Le président des États-Unis, Donald Trump, cherche à abolir un département fédéral entier dédié à l'éducation. Cette initiative suscite l'enthousiasme des conservateurs de son mouvement "Make America Great Again". Un ordre exécutif a été signé pour fermer le Département de l'Éducation, soulignant des implications majeures pour les élèves et les écoles.
Bien que les États aient la juridiction principale sur les systèmes scolaires, le département fédéral veille à l'application des lois contre la discrimination en éducation. Il administre également des financements pour améliorer les performances éducatives, ayant reçu 220 milliards de dollars l'année dernière pour aider les élèves défavorisés.
Ce financement soutient des programmes pour les non-anglophones et les enfants ayant des besoins spéciaux. Sans ce soutien, les inégalités pourraient s'accentuer, rendant l'accès à l'éducation plus difficile pour certains groupes d'élèves.
La suppression du département pourrait permettre aux États de déterminer qui peut accéder à l'éducation. Comme l'indique Keri Rodrigues, présidente de la National Parents Union, cela pourrait signifier que les enfants ayant des besoins spéciaux seront considérés comme "trop coûteux à enseigner".
Cette situation pourrait créer un héritage tragique d'exclusion pour ces enfants. Les parents, comme Rodrigues, expriment leur inquiétude face à cette évolution, craignant que leurs enfants perdent l'accès à des salles de classe adaptées.
Elizabeth Dhuey, professeure d'économie, souligne que l'absence de règles autour du financement pourrait nuire aux services éducatifs pour les enfants ayant des besoins spéciaux. Le financement prévu par la loi sur l'éducation des individus handicapés (IDEA) pourrait ne pas être utilisé efficacement.
Actuellement, les États financent environ 85 % des écoles, mais dans les régions à forte population défavorisée, l'apport fédéral est crucial. La perte de ce soutien pourrait aggraver les disparités en matière d'éducation.
Trump a évoqué la nécessité de démanteler le Département de l'Éducation depuis sa première campagne en 2016. Il affirme que les fonctions principales du département devraient être retournées aux États. Cela pourrait faciliter le transfert d'élèves vers des écoles privées ou religieuses.
Des critiques, comme la représentante démocrate Yvette Clarke, accusent Trump de vouloir détourner des fonds des écoles publiques vers des établissements privés. Ces motivations soulèvent des inquiétudes quant à l'avenir de l'éducation publique.
La loi américaine stipule que seul le Congrès peut abolir un département, ce qui nécessite l'approbation de 60 membres du Sénat. Actuellement, les républicains n'ont que 53 sièges, limitant ainsi le pouvoir de Trump.
Malgré cela, Trump a déclaré vouloir fermer le département rapidement. Son administration a déjà réduit le personnel du département de près de la moitié, rendant difficile l'exécution de ses fonctions essentielles.
La tentative de Trump de fermer le Département de l'Éducation pourrait avoir des conséquences profondes sur les étudiants et les écoles aux États-Unis. La perte de soutien fédéral pourrait aggraver les inégalités en matière d'éducation. Les débats autour de cette question continueront de façonner l'avenir de l'éducation dans le pays.