La question de la propriété des biens religieux à Nice prend une tournure significative. En effet, après avoir récupéré la cathédrale orthodoxe de la ville en 2013, la Russie a récemment été reconnue comme propriétaire de l'église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra ainsi que d'un cimetière. Cette décision a été rendue par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
Cette décision a été révélée par le journal Nice-Matin et marque un tournant dans la gestion des biens religieux en France. Ces propriétés avaient été gérées par une association cultuelle pendant un siècle, mais la situation a évolué avec la reconnaissance des droits de la Russie sur ces propriétés.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la famille impériale et l'Église orthodoxe de Russie avaient acquis des terrains à Nice. Ces acquisitions ont permis l'érection d'édifices religieux pour accueillir les Russes en villégiature sur la Côte d'Azur et ceux qui s'y sont installés après la Révolution de 1917. Ces lieux ont donc une importance historique pour la communauté russe.
Après la chute de l'URSS, la fédération de Russie a commencé à revendiquer ces propriétés. L'association Acor, créée dans les années 1920 pour assurer la continuité du culte, a tenté de défendre ses droits en invoquant la prescription acquisitive. Cependant, la Russie a soutenu que ces biens étaient de fait propriété de l'État russe.
La lutte juridique pour ces propriétés a duré plusieurs années. Bien que l'association Acor ait remporté une décision de première instance en 2021, la cour d'appel a finalement statué en faveur de la Russie. Elle a jugé que, même si les sites avaient été achetés grâce à des dons privés, ils étaient considérés comme propriété de l'Église et donc de l'État russe.
Cette décision a suscité des réactions vives, notamment de la part d'Alexis Obolensky, président de l'Acor, qui a exprimé son désespoir face à la situation. Il a souligné que cette décision affecte des centaines de fidèles, les laissant dans l'incertitude.
Les implications de cette décision sont profondes pour la communauté orthodoxe à Nice. Les fidèles se retrouvent dans une situation précaire, avec des craintes concernant l'avenir de leur lieu de culte. Alexis Obolensky a déclaré : « Nous sommes atterrés, on ne sait plus où aller. »
La rapidité de la mise en œuvre de ces décisions est également préoccupante, comme l'indique la reprise de la cathédrale en 2013, où toutes les serrures avaient été changées du jour au lendemain. Cette situation soulève des questions sur la gestion des biens religieux en France.
La récupération des biens religieux par la Russie à Nice illustre les tensions entre patrimoine religieux et souveraineté étatique. Cette affaire met en lumière des enjeux juridiques complexes et des conséquences réelles pour les communautés locales. Les fidèles de l'église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra se retrouvent dans une situation délicate, marquée par l'incertitude et l'inquiétude pour l'avenir de leur culte.