BUENODIA

Pourquoi l'opposition australienne cherche-t-elle à séduire les électeurs sur les réseaux sociaux chinois ?

Publié le : 2 mai 2025

Introduction

À quelques jours des élections, l'opposition australienne cherche à séduire un groupe crucial : les électeurs chinois australiens. Ces derniers ont tourné le dos à la coalition conservatrice lors des précédentes élections. Les candidats tentent de les atteindre sur des plateformes de médias sociaux chinois, comme WeChat et RedNote, que leur parti envisageait de bannir par le passé.

La montée de WeChat

Selon un sondage du Lowy Institute en 2022, près de six Chinois australiens sur dix utilisent WeChat au moins une fois par jour. Grange Chung, candidat pour le siège de Reid, a déclaré dans une vidéo sur WeChat qu'il avait choisi de débuter sa carrière dans la marine pour "rendre à ce pays qui a accueilli ma famille".

Chung, qui tente de récupérer un siège détenu par le parti travailliste avec une marge de 3,2%, sait qu'il doit gagner le quartier de Burwood, souvent considéré comme le deuxième Chinatown de Sydney. Ce quartier est dominé par les conversations en mandarin et cantonais.

Stratégies des candidats

Les candidats libéraux intensifient leur campagne, notamment en publiant des annonces sur WeChat. Une étude de Fan Yang, chercheur à l'Université de Melbourne, révèle que plus de 220 annonces libérales ont été diffusées sur WeChat depuis janvier, contre seulement 35 pour le parti travailliste.

Henry Luo, résident de Reid, note une "ciblage plus étendu" des électeurs chinois australiens. Les candidats affichent des bannières publicitaires sur des comptes populaires de WeChat et collaborent avec des célébrités chinoises pour atteindre cette communauté.

Réactions de la communauté

Malgré cette visibilité, Qiuping Pan, enseignante à l'Université de Melbourne, souligne que cela ne garantit pas des votes. La communauté chinoise australienne devient de plus en plus "politique mature". De nombreux électeurs envisagent de voter pour des candidats indépendants qui pourraient mieux représenter leurs intérêts locaux.

Erin Chew, résidente de Sydney, exprime ses frustrations face à la perception de la communauté. Elle souligne que lorsque les Chinois australiens souhaitent s'impliquer politiquement, ils sont parfois vus comme des "caractères suspects".

Les enjeux électoraux

Dans le siège de Bennelong, où près d'un tiers des habitants ont des ancêtres chinois, Scott Yung, candidat libéral, utilise des sous-titres en mandarin pour ses publications sur WeChat. Cela pourrait l'aider à atteindre davantage d'électeurs, car la maîtrise de l'anglais est faible parmi ceux qui parlent principalement le mandarin ou le cantonais à la maison.

Yung met également en avant l'importance des relations entre la Chine et l'Australie, soulignant que cela est crucial pour les entreprises australiennes. Les préoccupations de la communauté incluent l'augmentation du racisme et les effets sur ceux qui font des affaires avec la Chine.

Conclusion

La campagne électorale actuelle met en lumière les défis auxquels sont confrontés les candidats libéraux pour regagner la confiance des électeurs chinois australiens. Alors que ces derniers deviennent de plus en plus conscients de leur pouvoir électoral, les partis doivent naviguer habilement dans un paysage politique complexe, où chaque voix compte.

électeurs - Pourquoi l'opposition australienne cherche-t-elle à séduire les électeurs sur les réseaux sociaux chinois ?