La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, adopte une approche diplomatique face à la guerre commerciale avec les États-Unis. Elle cherche à influencer les responsables américains contre les tarifs canadiens en multipliant les rencontres avec le président Trump. Alors que d'autres dirigeants canadiens adoptent un ton plus ferme, Smith choisit une méthode plus douce.
Cette tactique a suscité des critiques, non seulement de ses opposants, mais aussi de ses alliés politiques en Alberta. Son approche a également mis Pierre Poilievre, le chef des conservateurs fédéraux, sur la défensive en début de campagne électorale. Les Canadiens voteront le 28 avril, ce qui rend la situation encore plus délicate.
En janvier, Smith a eu une conversation jugée "constructive" avec Trump sur les relations énergétiques entre les deux pays. Cependant, une interview en mars avec le média américain Breitbart a compliqué les choses, exposant son amitié avec les républicains comme un potentiel handicap pour Poilievre.
Lors de l'interview, Smith a évoqué les tarifs injustes de Trump, suggérant qu'ils profitaient aux libéraux. Elle a exprimé son souhait de "mettre les choses en pause" pour traverser l'élection. Ses propos ont été critiqués par des figures politiques, notamment Jagmeet Singh, qui a qualifié ses commentaires de "honteux".
Les libéraux ont saisi cette occasion pour renforcer leur argument selon lequel Trump et Poilievre sont trop similaires. Certains ont même accusé Smith de trahison, bien qu'elle ait fermement nié ces allégations. Elle a affirmé qu'elle ne voulait pas d'ingérence dans les élections canadiennes.
Plus tard, Smith a fait face à des critiques pour avoir assisté à un événement de collecte de fonds de PragerU en Floride, aux côtés de Ben Shapiro. Ce déplacement a été défendu par son chef de cabinet, qui a déclaré que la première ministre cherchait à convaincre les décideurs américains de reporter les tarifs.
Smith a souvent soutenu que le commerce avec les États-Unis est "mutuellement bénéfique". Elle a critiqué le gouvernement libéral pour ses politiques environnementales, qui, selon elle, nuisent aux intérêts de l'Alberta. Contrairement à d'autres dirigeants provinciaux, elle refuse d'utiliser l'huile comme moyen de pression contre les tarifs américains.
Les commentaires de Smith ont soulevé des questions sur ses motivations. Un expert, Jared Wesley, a noté que de nombreux Albertains s'interrogent sur le but de ses fréquentes visites aux États-Unis. Cela crée un dilemme politique pour Poilievre, qui peine à se démarquer du mouvement conservateur américain.
Certains soutiennent l'approche de Smith, même si sa popularité reste faible. Barry Cooper, un politologue, a souligné que Smith est déterminée à défendre les intérêts de l'Alberta, peu importe les critiques venant des provinces de l'est.
Il est difficile de savoir si les efforts de Smith auront un impact sur Trump. Bien qu'il ait réduit ses menaces de tarifs, les politiciens canadiens espèrent qu'il n'y aura pas de tarifs du tout. Les relations entre le Canada et les États-Unis restent incertaines, mais Smith continue de naviguer dans ces eaux troubles avec sa stratégie diplomatique.