La Roumanie se prépare à revoter pour élire un nouveau président, six mois après une première tentative marquée par un scandale et une confusion. Le candidat outsider, Calin Georgescu, avait remporté le premier tour, mais son résultat a été annulé en raison d'allégations de fraude électorale.
Le vice-président américain, JD Vance, a fortement critiqué la décision d'annuler le vote, provoquant des ondes de choc dans le paysage politique roumain. Ce climat a conduit à l'exclusion de Georgescu du nouveau scrutin. Aujourd'hui, les électeurs se retrouvent face à un choix entre un nationaliste et trois candidats centristes.
George Simion, leader de l'Alliance pour l'Union des Roumains (AUR), s'oppose à Nicusor Dan, le maire populaire de Bucarest, ainsi qu'à Crin Antonescu et Elena Lasconi. Si aucun candidat ne remporte plus de 50 % des voix, un second tour sera organisé le 18 mai.
Simion a déclaré que cette élection ne concerne pas un candidat particulier, mais chaque Roumain qui a été ignoré et humilié. Les sondages d'opinion, souvent peu fiables, indiquent qu'il pourrait arriver en tête, suivi d'une compétition serrée avec Nicusor Dan ou Crin Antonescu.
Le résultat de cette élection est scruté avec nervosité dans les capitales européennes et à Washington. La Roumanie joue un rôle clé en tant que route de transit pour les systèmes d'armement vers l'Ukraine, et la situation politique pourrait influencer ces dynamiques.
La colère envers le soutien financier de la Roumanie aux réfugiés ukrainiens est un thème central dans la campagne de Simion. Bien qu'il nie être pro-russe, cette position a suscité des réactions mitigées parmi les électeurs. De nombreux Roumains se sentent frustrés par les retards d'adhésion à l'espace Schengen.
Dans les jardins du Palais Cotroceni, où l'accès est désormais ouvert au public, les visiteurs profitent de l'ambiance. Ionut, un écrivain satirique, exprime ses doutes sur la capacité de Simion à diriger le pays. Malgré son vote initial pour Simion, il envisage maintenant de soutenir Nicusor Dan.
La diaspora roumaine, qui compte un million d'électeurs, a déjà commencé à voter, notamment en Espagne, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni. Leur impact pourrait être déterminant, bien qu'ils soient souvent invisibles dans les sondages d'opinion. Leur soutien pourrait changer le cours de cette élection cruciale.
Les jeunes électeurs, comme Ana, souhaitent un changement tout en maintenant la continuité des relations avec l'Europe. Ils se sentent déconnectés des anciens partis, une situation que Nicusor Dan et Simion semblent comprendre.
La Roumanie se trouve à un tournant décisif, avec des enjeux qui vont bien au-delà de la simple élection présidentielle. Les sentiments de frustration et d'aspiration au changement sont palpables. Les résultats de ce scrutin pourraient redéfinir l'avenir politique du pays et son rôle sur la scène internationale.