La politique roumaine a été profondément perturbée l'année dernière lorsque la Cour suprême a annulé l'élection présidentielle précédente. Ce scrutin avait vu le candidat d'extrême droite, Calin Georgescu, en tête du premier tour, suite à des allégations de violations électorales et d'ingérence russe, que Moscou a niées.
La Cour a annulé les résultats de l'élection précédente en raison d'allégations de violations électorales. Cela a plongé le pays, membre de l'Union européenne et de l'OTAN, dans sa pire crise politique depuis des décennies. Le climat politique est tendu, avec une forte sentiment anti-establishment alimenté par l'inflation et un déficit budgétaire important.
Les observateurs notent que ce malaise a renforcé le soutien à des figures nationalistes et d'extrême droite comme Georgescu, qui est actuellement sous enquête et interdit de participation au nouveau vote.
Les Roumains votent ce dimanche dans une élection présidentielle cruciale. Onze candidats se disputent la présidence, avec un second tour prévu le 18 mai. Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures du matin et fermeront à 21 heures. À 17 heures, environ 7,1 millions de personnes, soit 39,6 % des électeurs éligibles, avaient voté.
Les sondages suggèrent que le nationaliste de droite, George Simion, pourrait entrer au second tour, probablement contre le maire de Bucarest, Nicusor Dan, ou le candidat de la coalition au pouvoir, Crin Antonescu.
Simion, se présentant avec Georgescu, a déclaré : "Nous sommes ici avec une seule mission : le retour à l'ordre constitutionnel." Il a exprimé son désir de voir le peuple roumain en première position. En revanche, Georgescu a qualifié ce nouveau vote de "fraude orchestrée" par ceux qui ont fait de la tromperie leur politique d'État.
Dan, un ancien activiste anti-corruption, se présente sur un programme pro-européen. Après avoir voté, il a déclaré avoir voté "pour l'espoir et un nouveau départ" pour la Roumanie. Antonescu, quant à lui, a exprimé son soutien à une Roumanie unie et forte.
La méfiance envers les autorités reste généralisée, notamment parmi les électeurs de Georgescu. Simion a souligné que le sentiment anti-establishment n'est pas anarchique, mais vise ceux qui ont détruit le pays. "Nous ne sommes plus un État démocratique", a-t-il affirmé.
Des citoyens comme Rares Ghiorghies espèrent un retour aux principes fondamentaux de la démocratie. "Ce qui s'est passé en décembre 2024 est un chapitre sombre de notre histoire", a-t-il déclaré, espérant un retour à la normale.
Simion a déclaré que son parti, l'Alliance pour l'unité des Roumains, est "parfaitement aligné" avec le mouvement MAGA, profitant d'une vague de populisme en Europe. Le parti a gagné en notoriété lors des élections parlementaires de 2020, prônant des valeurs de famille, de nation et de liberté.
Ce nouveau vote représente un moment charnière pour la Roumanie, cherchant à restaurer sa démocratie et à maintenir ses alliances géopolitiques. Les décisions d'annuler l'élection et d'interdire Georgescu ont suscité des critiques, y compris de personnalités américaines.
La Roumanie se trouve à un tournant décisif. Les résultats de ce scrutin auront des implications profondes pour l'avenir politique du pays. Alors que les électeurs se rendent aux urnes, l'espoir d'un changement et d'une restauration démocratique demeure palpable.