Le gouvernement de Nicolás Maduro a rejeté catégoriquement les "mesures provisoires abusives et interventionnistes" demandées par Guyana. Ces mesures, prises par la Corte Internationale de Justicia (CIJ), visent à suspendre les élections prévues le 25 de ce mois dans la région contestée de l'Esequibo. Ce territoire est sous l'administration de Georgetown, et la réaction de Caracas a été très négative.
Malgré le fait que le Venezuela ne reconnaisse pas la juridiction de la CIJ, cette dernière a entamé un processus pour résoudre le litige, qui menace la stabilité de la région. Caracas souhaite élire un gouverneur et plusieurs parlementaires pour la Guyane Esequiba, un nouvel État créé par décret dans le territoire disputé.
Ce projet d'élection a suscité des inquiétudes non seulement à Georgetown, mais aussi dans toute la région. Le candidat révolutionnaire, l'almirante Neil Villamizar, occupe déjà le poste de gouverneur militaire de la Guyane Esequiba, renforçant ainsi ses chances de succès.
Dans un communiqué, le gouvernement a affirmé que "la Guyane Esequiba est une partie irrenonçable du territoire vénézuélien". Ce discours, bien que fort, contraste avec les positions adoptées par Hugo Chávez et Maduro, qui avaient mis de côté cette revendication historique pour des raisons politiques.
La situation a changé avec la découverte de pétrole et de gaz par Exxon Mobil dans la région, transformant Guyana en un véritable miracle économique. Son PIB a connu une croissance soutenue de 40%.
Aujourd'hui, la CIJ a exprimé son inquiétude face au "risque grave" que représentent ces élections. Ce changement de situation pourrait aggraver les tensions entre les deux pays. En mars, un incident militaire s'est produit lorsque le navire de guerre vénézuélien ABV Guaiquerí a tenté d'intimider Guyana près de la plateforme flottante de production de pétrole Prosperity FPSO.
Les États-Unis ont rapidement averti Caracas de "conséquences" potentielles, tout en déployant leur croiseur Normandy et le patrouilleur guyanés Shahoud. Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a confirmé l'alliance militaire entre les États-Unis et Guyana après sa rencontre avec le président guyanés Irfaan Ali.
Guyana bénéficie du soutien des pays caribéens, du Royaume-Uni et du Brésil. Les alliés de Georgetown, notamment ceux de la Communauté du Caraïbe (Caricom), craignent que ce conflit ne se transforme en une nouvelle guerre des Malouines pour Maduro, qui est considéré comme le président de facto après un megafraude électoral l'année dernière.
Maduro, quant à lui, accuse Irfaan Ali d'adopter un plan de guerre contre le Venezuela, le qualifiant de "Zelensky du Caraïbe". Cette escalade des tensions pourrait avoir des répercussions graves sur la stabilité régionale.
La situation entre le Venezuela et Guyana demeure tendue, avec des élections imminentes dans un territoire contesté. Les implications de ces événements pourraient avoir des conséquences durables sur la dynamique politique et économique de la région. Les réactions internationales et les alliances militaires joueront également un rôle crucial dans l'évolution de ce conflit.