La CEOE a longtemps maintenu une position de neutralité sur les questions sensibles entre ses membres. Cependant, cet été, l'association dirigée par Antonio Garamendi a rompu cette neutralité concernant un sujet crucial pour le secteur énergétique : les impôts.
La patronale a choisi de s'aligner avec Iberdrola en soumettant un document à la Commission Européenne. Ce document demande l'élimination des taxes sur l'électricité et la réforme du cadre fiscal européen pour pénaliser les énergies les plus polluantes.
Dans sa proposition finale, la CEOE a retiré la mention spécifique des combustibles fossiles, qui figurait dans un précédent brouillon. Néanmoins, la proposition reste claire : « Réviser la Directives sur la Fiscalité de l'Énergie pour garantir que la taxation reflète l'impact environnemental et l'intensité carbone des sources d'énergie. »
Cette initiative vise à inciter les gouvernements à désincentiver la consommation de technologies émettant plus de CO2, comme le gaz et le pétrole, via des impôts. La CEOE souhaite influencer le projet de loi Industrial Decarbonisation Accelerator Act, actuellement en cours d'élaboration par l'exécutif communautaire.
L'objectif est d'accélérer la décarbonisation des industries les plus énergivores. En d'autres termes, il s'agit de faciliter la transition des entreprises dépendantes du carbone vers des énergies non polluantes.
Un défi majeur réside dans la préservation de la compétitivité. Ainsi, la CEOE insiste sur la nécessité de garantir l'accès à un approvisionnement énergétique à bas coût pour ces secteurs. Dans cette optique, elle réclame la réduction ou l'élimination des charges et impôts sur l'électricité, notamment ceux non liés au supply électrique.
Cette demande a déjà reçu le soutien de la Commission Européenne. Depuis le début de l'année, celle-ci a encouragé les gouvernements à entreprendre des réformes structurelles pour réduire les coûts associés aux factures d'électricité.
Bien que la CEOE se soit clairement positionnée du côté du secteur électrique, elle a également pris en compte les préoccupations de l'industrie, y compris celle du pétrole. Par exemple, elle propose d'adapter le rythme de la transformation verte aux différentes réalités industrielles.
Elle insiste sur la nécessité que le financement de l'UE atteigne toutes les régions industrielles, en particulier celles les plus vulnérables à l'impact de la transition. La CEOE souligne l'importance de mécanismes d'aides spécifiques et d'une régulation plus flexible pour les secteurs où des technologies de décarbonisation à grande échelle ne sont pas encore disponibles.
Un autre point crucial abordé par la CEOE concerne l'accès aux réseaux énergétiques. Ce blocage est considéré comme un obstacle majeur à la réindustrialisation européenne. La CEOE demande une simplification des procédures et la priorisation des projets de décarbonisation pour faciliter l'accès aux réseaux.
En Espagne, cette question est devenue un enjeu central pour le lobby électrique, qui cherche à promouvoir des infrastructures adaptées aux besoins futurs de l'industrie.
En somme, la CEOE a pris une position active sur des questions fiscales et énergétiques cruciales. En s'alignant avec Iberdrola, elle cherche à influencer les politiques européennes pour favoriser une transition énergétique tout en préservant la compétitivité des industries. La route vers une Europe décarbonisée est semée d'embûches, mais les initiatives comme celles-ci sont essentielles pour avancer.