Dans un rapport de 302 pages, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) examine l'impact croissant de l'IA sur la consommation d'électricité. Ce rapport met en lumière un défi majeur pour la sécurité énergétique mondiale. Avec l'essor de l'intelligence artificielle, la demande en électricité des centres de données devrait doubler d'ici 2030, ce qui pourrait entraîner une augmentation significative des émissions de CO2.
Actuellement, les centres de données représentent environ 1,5 % de la consommation électrique mondiale. Cependant, cette consommation a déjà augmenté de 12 % par an au cours des cinq dernières années. Selon l'AIE, cette tendance va se poursuivre et la demande pourrait atteindre 945 TWh d'ici 2030, soit l'équivalent de la consommation totale du Japon aujourd'hui.
La prévision indique que d'ici 2030, les centres de données pourraient consommer près de 3 % de l'électricité mondiale. Un centre de données de 100 mégawatts pourrait consommer autant d'électricité que 100 000 ménages par an. À l'avenir, des centres plus grands pourraient consommer jusqu'à 20 fois plus, équivalant à la consommation de deux millions de foyers.
Le rapport de l'AIE souligne que l'IA pourrait transformer le secteur de l'énergie dans la prochaine décennie. En effet, elle pourrait à la fois augmenter la demande d'électricité et offrir des opportunités pour réduire les coûts et les émissions.
Les centres de données sont inégalement répartis, souvent concentrés près des villes. Cela pose des défis pour l'approvisionnement et le dimensionnement des réseaux électriques. Aux États-Unis, par exemple, les centres de données pourraient représenter près de la moitié de la demande électrique supplémentaire, selon Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
Actuellement, les États-Unis, l'Europe et la Chine représentent environ 85 % de la consommation des centres de données. Le principal défi reste de trouver une électricité à la fois abordable et abondante.
Pour répondre à la demande croissante, un large éventail de sources d'énergie sera nécessaire. Actuellement, le charbon fournit 30 % des besoins des centres de données. Cependant, les énergies renouvelables et le gaz naturel devraient devenir les principales sources en raison de leur compétitivité en termes de coûts.
Cette augmentation de la consommation électrique entraînera une hausse des émissions de CO2, passant de 180 millions de tonnes aujourd'hui à 300 millions de tonnes d'ici 2035. Bien que cela reste faible par rapport aux émissions mondiales, l'AIE note que les centres de données sont parmi les sources d'émissions à la croissance la plus rapide.
Selon l'AIE, ces émissions supplémentaires pourraient être compensées par des économies d'émissions dans d'autres secteurs grâce à des gains d'efficacité. Toutefois, l'agence reste prudente, affirmant que l'adoption de l'IA n'est pas garantie et pourrait être annulée par des effets de rebond.
En conclusion, l'IA n'est pas une solution miracle pour la transition énergétique. Une politique proactive reste essentielle pour gérer les défis énergétiques à venir. L'avenir de l'énergie et de l'IA doit être abordé avec prudence et anticipation.