Le nouveau gouvernement libéral du Canada fait face à des défis importants, notamment en matière de tarifs. L'instauration d'un tarif de 100 % sur les véhicules électriques en provenance de Chine suscite des critiques croissantes, notamment de la part des agriculteurs de canola canadiens.
En automne dernier, le Canada a suivi l'exemple des États-Unis en imposant un tarif supplémentaire de 100 % sur les véhicules électriques chinois. Cette décision, jugée absurde par certains, est maintenant remise en question au regard des relations tendues avec les États-Unis et des objectifs climatiques du pays.
Jessica Green, professeure de sciences politiques, a déclaré que cette politique était "stupide" et que les circonstances actuelles la rendent encore plus incompréhensible. Les critiques soulignent que cela nuit aux relations commerciales et à l'agriculture canadienne.
En réponse aux tarifs canadiens, la Chine a imposé ses propres tarifs sur le canola canadien. Cela a créé une incertitude pour environ 40 000 agriculteurs, selon Andre Harpe, président de l'Association canadienne des producteurs de canola. "Nous subissons le poids de cette situation", a-t-il affirmé.
Les exportations de canola vers la Chine ont atteint 20,6 millions de dollars pour l'huile et 918 millions de dollars pour le tourteau en 2024. Les agriculteurs se sentent oubliés dans ce conflit commercial, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur avenir.
La mise en œuvre des tarifs remet en question la capacité du Canada à atteindre ses objectifs de réduction des émissions de 40 % d'ici 2030. La réglementation sur les ventes de véhicules électriques vise à vendre 100 % de véhicules à émissions nulles d'ici 2035.
Louise Lévesque, directrice des politiques chez Electric Mobility Canada, souligne que pour atteindre ces objectifs, il est essentiel d'avoir des modèles abordables sur le marché. Les véhicules chinois pourraient combler cette lacune, car les prix des véhicules électriques au Canada varient considérablement.
Le Canada a prévu d'investir 46,1 milliards de dollars dans l'industrie des véhicules électriques entre octobre 2020 et avril 2024. Cela comprend des projets majeurs pour créer une chaîne d'approvisionnement en véhicules électriques, mais les tarifs compliquent la situation.
Brian Kingston, président de l'Association canadienne des fabricants de véhicules, met en garde contre les risques de submersion du marché par des véhicules chinois subventionnés. Il insiste sur la nécessité de protéger l'industrie nationale tout en développant des solutions durables.
La question des tarifs sur les véhicules électriques chinois met en lumière les défis économiques et environnementaux auxquels le Canada est confronté. Alors que le nouveau gouvernement doit naviguer dans ces eaux troubles, il est crucial de trouver un équilibre entre protection de l'industrie nationale et accessibilité des véhicules électriques pour les Canadiens. Les décisions prises aujourd'hui auront un impact durable sur l'avenir économique du pays.