Antón Costas, ingénieur industriel et docteur en économie, préside le Conseil Économique et Social (CES) depuis 2021. Récemment, il a présenté la dernière mémoire annuelle de cet organe consultatif du gouvernement. Ce document met en lumière l'état délicat de l'économie espagnole, malgré une amélioration des indicateurs macroéconomiques.
La question du logement est au cœur des préoccupations économiques, surtout pour les jeunes générations. Les salaires insuffisants et le chômage de longue durée exacerbent cette situation. Costas souligne la nécessité d'aborder ces enjeux cruciaux pour améliorer les conditions de vie.
Costas identifie le logement comme un problème majeur. La demande a considérablement augmenté, mais l'offre n'a pas suivi. Selon lui, la stratégie doit différencier le court terme du long terme. À court terme, le gouvernement peut agir, mais à moyen et long terme, des obstacles comme l'octroi de licences doivent être surmontés.
Il met en garde contre les mesures de contrôle des prix, qui pourraient créer des problèmes futurs. Le manque de logements abordables empêche la transition des bons résultats économiques vers une amélioration des conditions de vie.
Le chômage de longue durée est décrit par Costas comme un volcan résultant des crises passées. Les personnes au chômage depuis plus d'un an restent souvent exclues du marché du travail, même lorsque l'économie se redresse. Cela crée une cicatrice sur le tissu économique.
Pour éviter cela, il est crucial de bien gérer les crises. Costas insiste sur l'importance de politiques publiques visant à intégrer ces personnes dans la vie active, car le capitalisme est cyclique et nécessite des ajustements.
La réforme du marché du travail a permis de réduire la temporaire des contrats. Costas souligne que cette réforme, issue d'un consensus entre syndicats et entreprises, a créé une stabilité pour les travailleurs. Les contrats fixes discontinuous modifient les comportements d'épargne et de consommation.
Il évoque également un grand pacte de rentes qui n'a pas abouti, mais souligne l'importance du dialogue social. Le comportement de l'économie et de l'emploi en Espagne est en grande partie attribuable à cette capacité de négociation.
Costas aborde la question des pensions et de leur évolution. Il note une asymétrie dans l'évolution des revenus, où les pensionnés conservent leur pouvoir d'achat pendant que les travailleurs peuvent en souffrir. Cependant, il estime que dans une économie stable, les travailleurs devraient bénéficier d'une plus grande part de la croissance.
Concernant la soutenabilité du système de pensions, il défend une approche progressive. Les décisions politiques doivent prendre en compte les besoins actuels sans pénaliser les générations futures. La question de l'adaptation de l'IRPF à l'inflation est également soulevée, mais il considère cela comme une décision légitime du gouvernement.
Antón Costas met en lumière des enjeux économiques cruciaux pour l'Espagne. La polarisation politique et les inégalités croissantes menacent la cohésion sociale. Pour avancer, il est essentiel de reconstruire le lien social et de garantir une meilleure distribution des ressources économiques.
En somme, il appelle à une action concertée pour améliorer les conditions de vie, en mettant l'accent sur le logement, l'emploi et la justice sociale.