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Percée mondiale pour lutter contre les émissions de transport maritime

Publié le : 11 avril 2025

Accord mondial pour réduire les émissions maritimes

Un accord mondial a été établi pour lutter contre les émissions du secteur maritime, après presque dix ans de négociations. Cet accord concerne la majorité des navires commerciaux du monde et impose aux propriétaires de navires d'utiliser des carburants de plus en plus propres à partir de 2028, sous peine de sanctions.

Bien que cet accord ait failli échouer à cause d'un vote de dernière minute imposé par l'Arabie Saoudite, il a finalement été adopté. Les petits États insulaires et les groupes environnementaux ont exprimé leur mécontentement face à l'absence d'une taxe globale, qualifiant l'accord de « non adapté ».

Objectifs de réduction des émissions

Le secteur maritime représente environ 3% des émissions mondiales. Contrairement à d'autres secteurs, il a eu du mal à réduire son empreinte carbone, restant dépendant des combustibles fossiles comme le diesel. Toutefois, l'accord fait du secteur maritime le premier à avoir des objectifs internationaux pour réduire ses émissions.

Adopté lors de la réunion de l'Organisation maritime internationale (OMI), cet accord requiert des propriétaires de grands navires internationaux qu'ils augmentent leur utilisation de carburants moins polluants. Les contrevenants risquent une amende allant jusqu'à 380 $ par tonne de CO2 émise.

Réactions et critiques

Malgré l'adoption de l'accord, il a été soumis à un vote, une procédure inhabituelle pour les instances de l'ONU. L'Arabie Saoudite, qui s'est opposée à l'accord, a demandé ce vote, une position partagée par d'autres pays producteurs de pétrole, y compris la Russie. Bien qu'ils aient contesté l'accord, ces pays devront l'appliquer en tant que membres de l'OMI.

Les États insulaires ont également exprimé leur désaccord, affirmant que l'accord était une version édulcorée de leurs attentes. Une proposition antérieure de taxe carbone globale a été abandonnée, provoquant la déception des groupes environnementaux.

Impact et perspectives d'avenir

Selon la consultation maritime UMAS, cet accord pourrait permettre une réduction de 8% des émissions du secteur d'ici 2030. Cependant, cela reste en deçà de l'objectif de réduction de 20% fixé par l'OMI il y a deux ans. Des pays comme la Chine et le Brésil ont exprimé des préoccupations quant à l'impact économique d'une telle taxe sur les biens de consommation.

Jesse Fahnestock, directeur de la décarbonisation au Global Maritime Forum, a souligné que cet accord représente un compromis important. Il a également ajouté que les pénalités pourraient ne pas suffire à encourager les investissements nécessaires dans les infrastructures de production de carburants verts.

Utilisation des fonds et implications politiques

Tous les fonds générés par les amendes seront affectés à un fonds « Net Zéro », destiné à promouvoir les carburants plus écologiques et à soutenir les pays en développement. Cependant, cette redistribution a conduit la délégation américaine à se retirer des discussions, arguant que cela pourrait entraîner de l'inflation.

Malgré ce retrait, les délégués des pays et de l'industrie ont poursuivi les négociations. Avec seulement 178 navires de charge représentant 0,57% du tonnage commercial mondial, l'impact de la décision des États-Unis sur le financement global reste limité.

Conclusion

Le nouvel accord sur les émissions maritimes représente un tournant pour le secteur, bien qu'il ait suscité des critiques. Alors que les discussions se poursuivent, il est crucial de surveiller son application et son efficacité dans la réduction des émissions. L'engagement vers des carburants durables reste essentiel pour répondre aux défis climatiques à venir.

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