Le programme fédéral d'emploi pour les réfugiés fait face à des délais d'attente « extrêmement longs et en constante augmentation »

Problèmes du programme fédéral d'emploi pour réfugiés

Le programme fédéral d'emploi pour réfugiés fait face à des délais d'attente extrêmement longs, transformant ce qui était autrefois des mois d'attente en années de traitement. Les réfugiés qualifiés vivant à l'étranger, qui ont des offres d'emploi au Canada, se retrouvent dans une situation précaire. Les entreprises canadiennes, quant à elles, peinent à pourvoir des postes, tandis que ces réfugiés restent en attente, exposés à des risques d'exploitation.

Le programme et son impact

Lancé en 2018, le Programme pilote de voies de mobilité économique (EMPP) permet aux employeurs de recruter des réfugiés pour combler des pénuries de compétences. Si un réfugié est approuvé, il obtient la résidence permanente et peut immigrer au Canada avec sa famille. Cependant, le temps de traitement a considérablement augmenté, atteignant désormais 54 mois, bien au-delà des six mois promis initialement.

Cette situation a des conséquences graves. De nombreuses entreprises canadiennes signalent des réductions de production, des projets annulés et des pertes de revenus. Les réfugiés, en attendant leur acceptation, font face à des situations d'urgence telles que l'arrestation ou la déportation, alors qu'ils ont déjà une offre d'emploi au Canada.

Réactions des entreprises et des réfugiés

Les entreprises ont exprimé leur frustration face à ces délais. Dana Wagner, directrice de TalentLift Canada, souligne que le gouvernement ne respecte plus ses promesses. Les entreprises se retrouvent dans une impasse, ne pouvant pas recruter les talents nécessaires pour leur croissance.

Les réfugiés, quant à eux, vivent dans l'incertitude. Beaucoup d'entre eux luttent pour subvenir aux besoins de leur famille, tandis que leur situation reste en suspens. "C'est vraiment une situation extrême", déclare Wagner, mettant en lumière les défis auxquels ces individus font face.

Les objectifs du gouvernement

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a récemment indiqué que le gouvernement vise à ramener l'immigration à des niveaux durables. Bien que cela puisse sembler contradictoire, il affirme que le Canada doit attirer les meilleurs talents tout en gérant la capacité d'accueil.

Les postes offerts par le programme EMPP incluent des métiers essentiels comme les infirmiers, les professionnels de la santé, et les ingénieurs. Cependant, le processus de recrutement est complexe et nécessite que les employeurs essaient d'abord de trouver des travailleurs localement.

Changements d'attitude envers l'immigration

Les sondages récents montrent que l'opinion publique sur l'immigration évolue. Une étude de l'Institut Environics révèle que 56 % des Canadiens estiment que le Canada accueille trop d'immigrants. Cette perception a changé au cours des cinq dernières années, en raison de la pression sur le marché du logement et les services publics.

Le gouvernement a donc ajusté ses objectifs d'immigration pour les années à venir. Cela soulève des questions sur la manière dont les besoins des entreprises et des réfugiés seront équilibrés à l'avenir.

Conclusion

Le programme EMPP, bien qu'initialement prometteur, fait face à des défis majeurs en matière de délais de traitement. Les entreprises canadiennes et les réfugiés se trouvent dans une situation difficile, et il est crucial que des solutions soient trouvées rapidement pour répondre à leurs besoins respectifs. La situation actuelle nécessite une attention urgente pour éviter des conséquences encore plus graves à l'avenir.