De nombreuses femmes hésitent à devenir mères en raison d'un trouble souvent négligé : le trouble dysphorique prémenstruel (PMDD). Marianne Barry, 29 ans, en est un exemple frappant. Elle souffre de PMDD, une condition qui touche environ 8 % des femmes, mais le diagnostic peut prendre jusqu'à 12 ans.
Le traitement principal pour le PMDD reste la contraception, mais cela pose un dilemme pour celles qui souhaitent avoir des enfants. Marianne déclare : "Je veux avoir un enfant, mais je veux aussi rester saine d'esprit."
Le PMDD se manifeste par des symptômes similaires au syndrome prémenstruel (PMS), mais de manière bien plus intense. Selon le NHS, les symptômes incluent des maux de tête, des douleurs articulaires, et des troubles de l'humeur tels que l'anxiété ou des pensées suicidaires.
Marianne a passé huit ans à consulter des médecins avant d'obtenir un diagnostic privé. Elle a constaté que ses symptômes coïncidaient avec son cycle menstruel, ce qui l'a amenée à tenir un journal de ses ressentis. "Je savais que mes règles approchaient," a-t-elle expliqué.
Le temps d'attente pour un diagnostic de PMDD au Pays de Galles est en moyenne de 12 ans. Dr Llinos Roberts, médecin généraliste, souligne que cela est dû à un manque de recherche sur les troubles de santé touchant spécifiquement les femmes. "Les options de traitement sont limitées," dit-elle.
Les traitements disponibles incluent la contraception et des thérapies comme la CBT et les antidépresseurs. Pour Marianne, le fait de devoir arrêter son traitement pour essayer de concevoir est une source d'anxiété.
Corinne Sinclair, 30 ans, a été diagnostiquée avec PMDD il y a deux mois et essaie actuellement de tomber enceinte. Elle prend des antidépresseurs, mais ses médecins l'ont avertie qu'elle devrait envisager d'arrêter ce traitement si elle tombe enceinte.
Corinne exprime le besoin de plus de recherche sur le PMDD, afin d'offrir aux femmes des options autres que la contraception. "C'est un peu une échappatoire," dit-elle. Elle souffre également d'endométriose, ce qui complique davantage le processus de conception.
Dr Roberts conseille aux femmes suspectant un PMDD de tenir un journal détaillé de leurs symptômes. Cela peut aider à établir un diagnostic précis. Elle souligne qu'il n'existe pas de solution miracle pour celles qui souhaitent avoir des enfants tout en gérant le PMDD.
La situation est délicate pour les femmes qui veulent concevoir, car arrêter la contraception peut aggraver les symptômes du PMDD. Le gouvernement gallois s'engage à améliorer le diagnostic et la sensibilisation à ces troubles.
Le PMDD représente un défi majeur pour de nombreuses femmes qui souhaitent devenir mères. Avec un manque de recherche et de traitements adaptés, il est crucial de sensibiliser et de soutenir ces femmes. Comme le dit Marianne, "Je veux avoir un enfant, mais je veux aussi être saine d'esprit."