La Comisión Nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC) a lancé une offensive contre Endesa. Ce régulateur prépare plusieurs procédures sanctionnatrices à l'encontre de l'entreprise, suite à des inspections révélant des défaillances dans les systèmes de contrôle. Ces défaillances visent à prévenir les contrats frauduleux de ses clients, selon des sources du secteur.
Le dossier le plus avancé concerne Endesa Energía SA, accusée de violer l'article 65.4 de la Loi sur le secteur électrique. Cette infraction, qualifiée de grave, pourrait entraîner une amende pouvant atteindre six millions d'euros. D'autres procédures sont également en cours contre certaines filiales, ce qui pourrait conduire à des sanctions cumulées très élevées.
La décision juridiquement contraignante (DJV) que Endesa aurait enfreinte date de 2023. Cette décision impose aux grandes entreprises électriques des exigences renforcées pour contrôler les changements de fournisseur sans consentement. La CNMC a constaté une augmentation sans précédent des plaintes pour des contrats anormaux, surtout lorsque les prix de l'électricité ont explosé.
La CNMC s'inquiète du phénomène connu sous le nom de croisement de CUP (Code Unifié de Point de Fourniture). Ce type de contrat irrégulier soulève des préoccupations tant pour le régulateur que pour les associations de consommateurs. Le numéro CUP fonctionne comme un DNI électrique pour chaque foyer, permettant d'identifier précisément un point de fourniture.
Lorsqu'un client souhaite s'abonner à un fournisseur, celui-ci doit vérifier que le CUP fourni correspond à l'adresse indiquée. En cas d'erreur, un croisement de contrats peut survenir. Selon l’OCU, toute confusion dans les données de l’adresse peut entraîner des erreurs, comme la facturation d’un contrat à un client qui ne l’a pas souscrit.
En 2021, avec la montée des prix de l'énergie, la CNMC a observé une augmentation de 360 % des plaintes pour croisement de CUP. Cette problématique a doublé en importance dans les deux années suivantes. Dans ce contexte, la CNMC a rédigé une résolution contraignante, ciblant spécifiquement des entreprises comme Iberdrola, Naturgy, Holaluz et Endesa.
Endesa, avec une part de marché de 29 % entre janvier et juin 2022, a reçu le plus grand nombre de plaintes. Suite à cette résolution, la CNMC a mené plusieurs inspections pour vérifier l'application des améliorations nécessaires dans les systèmes de contrôle. Cependant, les défaillances auraient persisté, notamment dans les systèmes informatiques utilisés par Endesa.
Face à cette situation, la CNMC a décidé d'agir. Ils analysent actuellement le dossier sanctionnant Endesa pour son présumé non-respect de la DJV concernant les croisements de CUP. Des sources officielles de l'entreprise confirment qu'elles préparent des réponses à cette procédure.
La CNMC souligne que cette procédure découle d'une présumée infraction à la Loi sur le secteur électrique. Cependant, ils précisent que l'ouverture de cette enquête ne préjuge pas du résultat final, qui est encore en phase d'instruction.
La situation d'Endesa illustre des défis importants dans le secteur électrique. Les actions de la CNMC visent à renforcer la protection des consommateurs et à garantir un marché plus transparent. La suite des événements dépendra des résultats de l'enquête en cours et des mesures que l'entreprise prendra pour se conformer aux exigences réglementaires.