Cataluña se positionne comme un point critique dans le plan de fermeture des centrales nucléaires. Avec une dépendance presque totale à l'énergie atomique, cette région pourrait être la plus touchée par le démantèlement de ses installations. Par conséquent, Iberdrola et Endesa, propriétaires des réacteurs catalans, intensifient leur campagne auprès du Govern de Salvador Illa.
Le risque de pannes d'électricité dans la région est au cœur des préoccupations. Les entreprises avertissent qu'une prolongation de dix ans de la vie des centrales pourrait permettre d'économiser 5.400 millions d'euros. Hier, Foro Nuclear et PwC ont présenté des chiffres sur l'impact économique national du démantèlement des centrales.
Ce rapport, élaboré à Barcelone, a été soutenu par Foment et l'Association des Municipalités Nucléaires. La conclusion est claire : la région "ne peut pas se permettre de fermer son parc nucléaire sans compromettre la sécurité de son approvisionnement électrique".
Cataluña abrite trois des sept réacteurs nucléaires actifs en Espagne, fournissant environ 60% de l'énergie de la région. Les réacteurs, comme Ascó I, Ascó II et Vandellós II, sont programmés pour fermer entre 2030 et 2035. Malgré cela, la région a installé peu de sources d'énergie renouvelable, seulement 242 MW depuis 2015.
Pour atteindre les objectifs du Plan National de l'Énergie (PNIEC) 2023-2030, la région doit installer environ 1.500 MW par an. Cela représente un rythme d'installation 65 fois plus élevé que celui de la dernière décennie. Avec seulement 7% de production renouvelable, la région est à la traîne dans la transition énergétique.
Cataluña dépend en grande partie de l'énergie renouvelable importée d'Aragon. Cependant, la demande croissante pour les centres de données dans cette région limite les surplus disponibles. De plus, la région est également connectée à la Communauté Valencienne et à la France, mais les interconnexions électriques sont insuffisantes.
Le développement des énergies renouvelables est compliqué par des projets de lignes de haute tension qui rencontrent une forte opposition sociale. Ainsi, la région est contrainte d'accroître sa dépendance vis-à-vis des échanges avec d'autres régions, ce qui pourrait s'avérer problématique dans le futur.
Sur le plan politique, les entreprises tentent de convaincre Illa que la fermeture des centrales nuira à la compétitivité et à l'autonomie de la région. En pleine négociation des budgets autonomiques, la pression d'ERC pour dénucléariser la région est forte.
Récemment, ERC a voté en faveur d'une motion pour un "fermeture ordonnée" des centrales, tandis que Junts s'est abstenu. Cela illustre les tensions internes au sein des partis catalans concernant la question nucléaire, laissant la situation incertaine.
La nécessité de maintenir les centrales nucléaires en Cataluña est cruciale pour éviter des pannes d'électricité. Les acteurs économiques et syndicaux plaident pour une prolongation de la vie des réacteurs, soulignant leur contribution significative à l'économie régionale. La situation énergétique de la région nécessite une attention urgente pour garantir un avenir énergétique stable.