Ce matin, Red Eléctrica a écarté l'idée que le blackout d'hier soit dû à un cyberattaque ou à un phénomène atmosphérique anormal. Les investigations pointent désormais vers un défaillance interne du système électrique. Cette défaillance a entraîné un "colapsus total" après deux déconnexions successives de centrales de génération.
Les experts mettent en cause la photovoltaïque, dont l'entrée massive dans le réseau durant les heures de pointe provoque une instabilité croissante. Cette situation, déjà préoccupante la semaine dernière, met en difficulté le groupe dirigé par Beatriz Corredor.
Il y a deux mois, l'entreprise publique avait anticipé un tel scénario en signalant un risque à court terme de déconnexions de génération dues à la forte pénétration des énergies renouvelables. Cette alerte a été documentée dans leur dernier rapport annuel, envoyé à la CNMV le 26 février.
Conformément à la loi, les entreprises cotées doivent informer leurs investisseurs de toute menace potentielle pour leurs activités. Selon Redeia, cette instabilité accrue pourrait affecter à la fois le approvisionnement et la réputation de l'entreprise.
Un autre point crucial mentionné dans le rapport est la fermeture de centrales de génération conventionnelles, telles que celles au charbon et nucléaires. Cela entraîne une réduction de la puissance ferme et des capacités d'équilibre du système électrique. La société a reconnu que cela pourrait accroître le risque d'incidents opérationnels.
Ces incidents pourraient avoir un impact sur le fourniture d'énergie et la réputation de l'entreprise. Red Eléctrica a précisé que ce risque est présent à court et moyen terme.
Malgré ces avertissements, le discours public de Red Eléctrica et de sa présidente a été différent. En février, lors d'une présentation des résultats, Corredor a nié tout risque de blackout, répondant aux questions sur la stabilité du système en raison de la fermeture de centrales nucléaires en Espagne.
Le 9 avril, l'entreprise a publié un tweet sur son compte officiel, rejetant catégoriquement le risque de blackout et assurant qu'en tant qu'opérateur, elle garantissait le approvisionnement.
Plus de 24 heures après le blackout, les techniciens de Red Eléctrica examinent la possibilité d'une chute en chaîne des centrales photovoltaïques comme la cause la plus probable. Au moment de l'incident, l'énergie solaire représentait 70% de la demande, avec une production entre 17 et 18 gigawatts (GW).
Hier, Pedro Sánchez a estimé que 15 GW de génération se sont déconnectés soudainement du système en seulement 5 secondes, à 12h33. Cette situation souligne l'importance d'une gestion efficace du réseau électrique face à l'augmentation des énergies renouvelables.
Le blackout en Espagne a révélé des failles dans le système électrique, exacerbées par la dépendance croissante aux énergies renouvelables. La nécessité d'une stabilité accrue et d'une meilleure gestion des ressources sera cruciale pour éviter de futurs incidents. La situation actuelle appelle à une réflexion sur la transition énergétique et ses implications pour la sécurité du réseau.