Plus de 500 enfants basques ont participé à des camps d'été qui font actuellement l'objet d'une enquête judiciaire à Vitoria pour des délits contre la liberté sexuelle. Ces camps, organisés par l'association Sarrea Euskal Udalekua, ont suscité une vive indignation au sein des familles basques.
Un juge à Vitoria examine les allégations de mauvais traitements subis par des mineurs. Selon des sources proches des participants, le nombre d'enfants concernés a augmenté avant le début des camps à Bernedo, Goñi et Abáigar. La police basque a entamé une enquête six mois avant l'événement, mais aucune action n'a été prise pour prévenir ces abus.
Depuis vendredi, le tribunal a convoqué trois mineurs pour témoigner de leurs expériences. Le député général d'Álava, Ramiro Gonzáléz, a reconnu l'inaction des institutions, soulignant qu'il est crucial de comprendre pourquoi aucune intervention n'a eu lieu pendant tout ce temps.
Les allégations portent sur des actes inadmissibles qui se seraient produits pendant plusieurs années. La police a reçu des témoignages sur des pratiques humiliantes, telles que des douches mixtes pour les enfants. Cependant, ce n'est que récemment que la police a informé le tribunal des résultats de son enquête.
Les délits sont principalement liés aux camps d'Abáigar et de Bernedo, où plus de 500 enfants ont été accueillis chaque été. Les témoignages de familles révèlent des expériences traumatisantes, les enfants étant forcés de se doucher nus avec des garçons plus âgés.
La réaction des institutions a été jugée insuffisante. La procureure générale du Pays basque, Carmen Adán, a admis que le ministère public n'avait pas été informé des enquêtes. De plus, le Défenseur du peuple basque a refusé d'intervenir, affirmant que l'affaire relève d'un conflit privé.
La situation a été aggravée par le fait que l'association organisatrice, bien qu'elle prenne en charge des centaines de mineurs, est considérée comme un particulier, limitant ainsi l'intervention des autorités.
Sarrea Euskal Udalekua défend que les douches mixtes sont un espace pour déconstruire la sexualisation. Aner Peritz, membre de l'organisation, a exprimé son soutien à cette vision à travers ses écrits. Il a également dénoncé des expériences de harcèlement et revendiqué son identité non binaire.
En dépit des controverses, près de 200 parents ont exprimé leur soutien aux organisateurs, affirmant que même les douches représentent des espaces politiques pour promouvoir la diversité.
Cette situation met en lumière des enjeux critiques concernant la sécurité des enfants dans des camps d'été. Les enquêtes judiciaires en cours pourraient avoir des répercussions importantes sur la manière dont les institutions gèrent la protection des mineurs. Les témoignages des victimes et des familles soulignent la nécessité d'une vigilance accrue et d'une action rapide face à de tels abus.