
Le parquet de Cayenne a ouvert une enquête pour disparition inquiétante suite à la fugue de deux enfants. Ces derniers, âgés de 13 et 11 ans, ont été retirés de leur famille et placés dans une famille d'accueil à Maripasoula. Leur arrivée a eu lieu vendredi soir, après un signalement de sévices graves par un médecin.
Les enfants avaient été placés sous la protection de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) suite à des violences habituelles signalées. Le parquet a précisé que cette enquête vise à déterminer les circonstances exactes de leur fugue. La famille d'accueil se situe dans une commune isolée, ce qui complique les recherches.
Les enfants ont été pris en charge par l'ASE, dépendant de la collectivité territoriale de Guyane (CTG). Une solution d'accueil familial avait été identifiée, mais les conditions de leur transport soulèvent des questions. Ils ont été transférés en taxi collectif sans que l'autorité judiciaire ne soit informée.
La CTG a cependant indiqué qu'un accord tripartite avait été établi entre l'ASE, l'assistant familial et la gendarmerie. Cet accord avait pour but de permettre aux enfants de voyager en toute sécurité, mais leur fugue a remis en question cette décision.
Pour retrouver les enfants, environ 24 gendarmes et une brigade cynophile ont été mobilisés. Les enquêteurs collaborent avec les chefs coutumiers des deux rives du Maroni. Une fuite vers le Suriname est envisagée, ce qui complique davantage les recherches.
Les autorités locales sont préoccupées par la situation. La mobilisation des forces de l'ordre vise à assurer la sécurité des enfants disparus. La communauté est également impliquée dans les efforts de recherche.
L'ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira, a exprimé son indignation face à la situation. Dans un communiqué, elle a dénoncé la manière dont les autorités ont géré le placement des enfants. Selon elle, la décision de justice laissait entendre qu'il y avait une urgence, ce qui a conduit à leur transport en taxi collectif.
Elle a ajouté que cette méthode de traitement des populations locales, notamment dans la vallée du Maroni, est inacceptable. Les critiques se multiplient concernant les procédures mises en place pour protéger les enfants dans des situations similaires.
La fugue de ces deux enfants soulève de nombreuses questions sur les pratiques de placement et les mesures de protection en Guyane. Les autorités doivent maintenant intensifier leurs efforts pour les retrouver et garantir leur sécurité. La situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les familles d'accueil et les services sociaux dans des zones isolées.