Les étudiants chinois qui rentrent dans leur pays après avoir étudié à l'étranger sont appelés haigui, signifiant littéralement "retour à la maison depuis l'étranger". Ce terme a également un homophone humoristique, "tortues marines", souvent utilisé pour désigner ces étudiants. Beaucoup d'entre eux sont issus de familles influentes du Parti Communiste Chinois (PCCh), ayant été envoyés dans les meilleures universités occidentales, notamment aux États-Unis.
Un exemple notable est Xi Mingze, la fille de Xi Jinping, qui a étudié à Harvard en 2010. Elle est la seule descendante connue du président Xi et de sa seconde épouse, Peng Liyuan, une chanteuse célèbre. Cependant, la majorité des citoyens chinois ignore même son existence, en raison du silence médiatique entourant la vie privée des dirigeants politiques.
Récemment, les relations entre les universités américaines et la Chine ont été mises en lumière lorsque le gouvernement de Donald Trump a annulé l'autorisation de Harvard d'admettre des étudiants internationaux. Cette décision a été justifiée par des allégations de liens entre l'université et le PCCh. Bien qu'une action en justice ait temporairement suspendu cette interdiction, cela a soulevé des inquiétudes concernant l'avenir des étudiants chinois aux États-Unis.
Le secrétaire d'État, Marco Rubio, a ensuite ordonné aux ambassades américaines de ne plus programmer d'entretiens pour les visas étudiants. Il a précisé que les visas des étudiants chinois seraient révoqués, en particulier ceux ayant des liens avec le PCCh. Cette situation a suscité des réactions en Chine, où le gouvernement a dénoncé cette décision comme une atteinte aux droits des étudiants.
La Chine est le deuxième pays, après l'Inde, en termes d'étudiants internationaux aux États-Unis, avec environ 277.398 étudiants. Beaucoup d'entre eux sont liés au PCCh par la famille ou l'idéologie. Les nouvelles restrictions de l'administration Trump pourraient limiter leur accès aux universités américaines, rendant leur avenir incertain.
Historiquement, des personnalités influentes, comme Zhao Ziyang et Jiang Zemin, ont vu leurs petits-enfants étudier à Harvard. Cependant, avec les tensions croissantes, une telle opportunité pourrait ne plus être envisageable pour la génération actuelle d'étudiants chinois.
Alors que Trump intensifie son attaque contre Harvard, certaines universités en Chine et à Hong Kong se positionnent pour accueillir des étudiants étrangers affectés par ces restrictions. Le gouvernement de Hong Kong a encouragé les universités à ouvrir leurs portes aux "meilleurs talents" touchés par les politiques américaines.
Ces universités proposent des offres inconditionnelles et des procédures d'admission simplifiées pour faciliter l'intégration des étudiants. Hong Kong, qui compte plusieurs universités parmi les 100 meilleures au monde, a longtemps été un bastion de la liberté académique, bien que cela ait changé suite aux événements de 2019.
Les tensions entre les États-Unis et la Chine affectent profondément les échanges éducatifs. Les haigui et les étudiants chinois font face à un avenir incertain, alors que les politiques américaines évoluent. Cette situation pourrait redéfinir les parcours académiques et professionnels des jeunes Chinois, tout en impactant les relations internationales à long terme.