Dans un monde où la maladie a laissé des séquelles, des mères se battent pour leurs enfants atteints du syndrome congénital du Zika. Rute Freires, dont la fille Tamara souffre de cette condition, raconte son parcours difficile. À neuf ans, Tamara est nourrie par une sonde gastrique et fait face à de nombreux défis au quotidien.
Lorsque Rute a appris que sa fille ne vivrait probablement pas longtemps, elle a été dévastée. Tamara, atteinte de microcéphalie, fait partie des près de 2 000 bébés nés de mères infectées par le virus Zika au Brésil entre 2015 et 2016. Ce virus a provoqué une urgence sanitaire mondiale, mais les conséquences continuent d'affecter les familles.
Malgré les pronostics des médecins, Rute a toujours espéré que sa fille marcherait un jour. Elle a cherché des réponses auprès de nombreux spécialistes, mais la réalité était difficile à accepter. Les défis liés à cette maladie sont immenses, affectant non seulement les enfants mais aussi leurs familles.
Pour faire face à ces défis, Rute a rejoint un groupe de soutien créé par les autorités sanitaires locales en 2016. Ce groupe est devenu un réseau de solidarité essentiel pour les mères. Elles ont commencé à partager des informations et à s'entraider dans leur lutte quotidienne.
Après un an, les mères ont ressenti le besoin de créer leur propre association, car le soutien des autorités était insuffisant. Elles ont adopté des t-shirts jaunes pour se distinguer et revendiquer leurs droits. Ce groupe a permis de renforcer leur solidarité et de mieux faire entendre leur voix.
De nombreuses mères ont dû arrêter de travailler et dépendent d'allocations d'État. Certaines ont été abandonnées par leurs partenaires, ce qui a ajouté à leurs difficultés. Rute, après son divorce, a emménagé dans un complexe de logements sociaux avec d'autres mères, créant ainsi une communauté de soutien.
Vivre à proximité a permis à ces femmes de partager des conseils sur la manière de gérer les conditions de santé complexes de leurs enfants. Rute a même pu reprendre ses études grâce à l'aide de ses voisines, ce qui lui a redonné espoir pour l'avenir.
Les mères ont mené une bataille acharnée pour obtenir une aide financière adéquate. En décembre, un projet de loi a été approuvé, promettant une compensation pour les familles touchées par le Zika. Cependant, le président a opposé son veto à cette loi, arguant que les implications financières n'étaient pas claires.
Malgré cela, les mères n'ont pas abandonné. Elles ont continué à revendiquer leurs droits et ont finalement obtenu une compensation plus élevée. Cette victoire a redonné espoir à Rute et aux autres mères, leur offrant un sentiment de justice.
Bien que le nombre de cas de Zika ait diminué, des questions demeurent. Les raisons de cette baisse ne sont pas encore claires. Les experts s'interrogent sur la possibilité d'une immunité naturelle et sur les facteurs environnementaux qui ont pu contribuer à la prévalence élevée de la maladie.
Malgré l'incertitude, Rute se projette vers l'avenir avec optimisme. Elle souhaite obtenir un diplôme en éducation et espère pouvoir offrir à Tamara une meilleure qualité de vie. Sa détermination à ne pas abandonner est un exemple de résilience face à l'adversité.
Les histoires de ces mères révèlent une lutte acharnée contre l'oubli et l'indifférence. Elles continuent de se battre pour leurs enfants et pour un avenir meilleur. Leur solidarité et leur détermination sont des sources d'inspiration, montrant que même dans les moments les plus sombres, l'espoir peut toujours briller.