Les enfants les plus pauvres manquent davantage d'école et prennent du retard par rapport à leurs camarades, selon des recherches partagées avec la BBC. Une nouvelle analyse de l'Education Policy Institute (EPI) révèle que ces enfants issus des familles à faibles revenus sont désormais en moyenne jusqu'à 19 mois en retard par rapport à leurs pairs à l'âge de 16 ans.
La secrétaire à l'éducation, Bridget Phillipson, a déclaré à BBC Panorama que le Covid avait entraîné un changement sérieux dans les attitudes envers l'assiduité. Les confinements ont laissé une ombre persistante sur les chances de vie des plus jeunes enfants.
Les dernières statistiques montrent que 15 % des enfants du primaire en Angleterre ont manqué au moins un jour sur dix cette année scolaire, contre environ 8 % avant la pandémie. Ce constat est préoccupant, car l'écart entre les élèves les plus pauvres et les autres s'était réduit avant la crise sanitaire.
Le rapport de l'EPI indique que si l'assiduité scolaire était la même pour tous les élèves, l'écart de 19 mois pourrait se réduire à 15 mois d'apprentissage. Cela souligne l'importance de l'assiduité pour le succès éducatif des enfants défavorisés.
Natalie Perera, de l'EPI, a mentionné qu'il s'agit de la première fois qu'un lien clair est établi entre l'assiduité des enfants issus de familles à faibles revenus et leur retard par rapport aux autres élèves. Ce constat mérite une attention particulière.
Les recherches doivent approfondir les raisons pour lesquelles ces enfants peinent à se rendre à l'école. Parmi les facteurs possibles, on trouve le logement précaire et les problèmes de santé mentale. Ces éléments peuvent sérieusement affecter leur capacité à fréquenter l'école régulièrement.
Depuis le début des confinements, les écoles ont observé des retards dans le développement des compétences fondamentales. Des enfants montrent des difficultés en langage et en développement social, ce qui complique leur intégration scolaire.
À l'école primaire Queen's Drive, à Preston, des assistants pédagogiques comme Sarah Barraclough ont été formés pour aider les jeunes enfants avec leur langage. L'impact du Covid sur ces enfants a été énorme, et sans un soutien adéquat, ils risquent de se sentir isolés.
Le programme Nuffield Early Language Intervention (NELI) aide des enfants comme Emaan, qui a grandi pendant le premier confinement. Ses parents remarquent une différence frappante entre lui et son frère aîné, soulignant l'importance de l'intervention précoce.
Le gouvernement vise un objectif de 75 % d'enfants atteignant un bon niveau de développement d'ici 2028. Cependant, les changements culturels causés par les confinements pourraient être les plus difficiles à résoudre. Il est crucial que les plus jeunes reçoivent le soutien nécessaire pour s'épanouir dans leur parcours éducatif.