Le père de l'enfant enlevé témoigne à la BBC de son impuissance face à la vague d'enlèvements au Nigeria

Le témoignage d'un père face à l'enlèvement de son fils

Un père a partagé avec BBC son sentiment d'impuissance en voyant des hommes armés sur des motos enlever des dizaines d'enfants, y compris son fils. Cela s'est produit dans une école catholique du nord du Nigeria, tôt vendredi matin. Le père, dont le nom a été modifié pour des raisons de sécurité, a été réveillé par le bruit des ravisseurs.

Il a décrit comment les enfants étaient traînés à pied, comme des troupeaux de moutons. Certains d'entre eux tombaient, et les hommes les frappaient pour les forcer à se relever. "Les ravisseurs étaient environ 50 sur des motos," a-t-il ajouté, soulignant son incapacité à intervenir.

La réaction des autorités et des parents

L'Association chrétienne du Nigeria a rapporté que 303 étudiants et 12 membres du personnel ont été enlevés. Cependant, seules 50 enfants ont réussi à s'échapper. Le gouverneur de l'État de Niger, Umar Bago, a minimisé le nombre d'enlèvements, affirmant qu'il était "bien en dessous" de 303.

Il a également critiqué les autorités scolaires pour avoir maintenu l'école ouverte malgré des menaces antérieures. "Les écoles de cette région sont fermées depuis quatre ans," a-t-il déclaré, exprimant sa surprise que l'établissement soit toujours en activité.

La détresse des familles

Les parents des enfants enlevés vivent une douleur intense. "Je suis triste, ma vie est remplie de tristesse," a déclaré une mère dont le fils a été pris. Un autre parent, Lucas, a raconté que deux de ses enfants avaient été enlevés, mais son plus jeune fils avait eu la chance de s'échapper.

Il a décrit la joie de retrouver son fils : "Quand je l'ai vu, j'étais si heureux. Je l'ai appelé par son nom, il s'est retourné et a couru vers moi." Ce type d'enlèvement est devenu courant dans le nord du Niger, où les groupes criminels prospèrent.

Les défis de la sécurité dans la région

Le nord du Niger, où se trouve Papiri, est devenu un point chaud pour les kidnappings. Malgré l'interdiction de paiement de rançons, la situation ne s'améliore pas. Les routes sont dangereuses, et les équipes de la BBC ont dû être escortées par la police pour des raisons de sécurité.

La taille de l'État de Niger complique également la lutte contre ces groupes. Avec des forêts denses, ces bandits trouvent refuge et itinéraires pour échapper aux autorités. L'enlèvement à l'école de Papiri n'est pas un incident isolé, mais fait partie d'une série inquiétante.

Réactions gouvernementales et conséquences

Le président Bola Tinubu a annulé son voyage au sommet du G20 pour s'occuper de cette crise. Il a promis que chaque Nigérian a le droit à la sécurité. "Je ne céderai pas," a-t-il affirmé, soulignant l'importance de protéger tous les citoyens.

Les enlèvements ont conduit à la fermeture de nombreuses écoles, les parents cherchant désespérément à récupérer leurs enfants. La situation est devenue critique, et le gouvernement fait face à des pressions croissantes pour agir.

Conclusion

Les témoignages des parents révèlent une profonde angoisse face à l'insécurité grandissante au Nigeria. Les autorités doivent agir rapidement pour restaurer la confiance et protéger les enfants. La communauté internationale suit de près cette situation tragique, espérant un changement positif.