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Peut-on former des entraîneurs aux États-Unis sans recourir à une main-d'œuvre bon marché ?

Publié le : 16 juin 2025

Introduction

La question de savoir si des chaussures peuvent être fabriquées aux États-Unis sans recourir à une main-d'œuvre bon marché est au cœur des débats économiques contemporains. La société Keen, fabricant de chaussures, a récemment décidé de rapatrier une partie de sa production sur le sol américain, symbolisant une renaissance manufacturière longtemps attendue.

Le nouveau site de Keen

Située près de Louisville, dans le Kentucky, la nouvelle usine de Keen ouvre ses portes ce mois-ci. Ce projet s'inscrit dans la vision économique "America First" promue par l'administration Trump. Cependant, la réalité de cette usine révèle une histoire plus complexe sur l'état actuel de la fabrication en Amérique.

Avec seulement 24 employés, l'usine mise sur une automatisation avancée, utilisant des robots sophistiqués pour assembler les chaussures. Ce changement souligne une transformation majeure dans la manière dont les biens sont produits aujourd'hui.

Les défis de la production locale

Le coût de la main-d'œuvre aux États-Unis est un défi majeur. Selon Hari Perumal, directeur des opérations de Keen, les coûts de personnel américains sont environ 10 à 12 fois plus élevés que ceux des usines en Asie. Cette réalité a conduit Keen à envisager une production domestique dès 2010, pour se protéger des tarifs douaniers imposés par Trump.

Malgré ces efforts, la production de chaussures reste largement dépendante des chaînes d'approvisionnement mondiales. Environ 99 % des chaussures vendues aux États-Unis sont importées, principalement de Chine, du Vietnam et d'Indonésie.

L'impact de la mondialisation

Après la Seconde Guerre mondiale, l'industrie américaine a prospéré, mais la mondialisation a conduit de nombreuses entreprises à délocaliser leur production. Ce phénomène a contribué à la désindustrialisation de certaines régions, créant des tensions politiques et économiques persistantes.

La fabrication de chaussures est devenue un symbole de ces changements. Actuellement, seulement 1 % des chaussures vendues aux États-Unis sont fabriquées localement, illustrant la nécessité d'un écosystème de production durable.

Les efforts de Oka Brands

Pepper Harward, PDG d'Oka Brands, connaît bien ces défis. Sa fabrique en Géorgie produit des chaussures pour des marques comme New Balance. Cependant, il est difficile de se procurer des matériaux abordables aux États-Unis. Harward souligne que l'écosystème de production n'est pas autonome.

Pour surmonter ces obstacles, Oka Brands a tenté de s'appuyer sur le réseau de fournisseurs de l'industrie automobile. Cette approche peu conventionnelle est devenue nécessaire pour garantir la continuité de leur production.

Perspectives d'avenir

Pour des entreprises comme Keen et Oka, fabriquer des chaussures aux États-Unis nécessite du temps, des investissements et de l'innovation. Bien que l'intérêt pour la production locale ait augmenté en raison des tarifs, Harward reste sceptique quant à l'impact des tarifs seuls sur le retour en masse de la production.

Il estime qu'il pourrait falloir jusqu'à dix ans de tarifs élevés pour inciter les entreprises à rapatrier leur production, et même dans ce cas, seulement 6 % de la production pourrait revenir aux États-Unis.

Conclusion

Les projets de Keen, qui ont débuté il y a plus d'une décennie, commencent à prendre forme. L'avenir de la fabrication américaine, comme l'illustre cette nouvelle usine, ne se résume pas à un retour au passé, mais plutôt à une intersection entre technologie et tradition.

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