La Paradoxe et le Miroir de l'Entrepreneur Espagnol : Prêt, mais Pas Estimé ?

Introduction

En 2019, Funcas a publié son étude Plus loin que les affaires, révélant un décalage entre la perception des entrepreneurs espagnols et celle de la société. Cinq ans plus tard, après une pandémie et plusieurs crises, l'organisation a renouvelé l'expérience pour comprendre l'évolution de cette paradoxe perceptif. Les résultats montrent une détérioration de la situation.

Perception des entrepreneurs

Selon une enquête en ligne réalisée auprès de 404 entrepreneurs et 60 entretiens, les dirigeants estiment qu'ils ne sont pas reconnus socialement. En effet, une majorité pense que leur image s'est dégradée ces dernières années. Seuls 15,9% des entrepreneurs se jugent inférieurs à ceux d'autres pays, tandis que 69,9% se considèrent égaux.

Ce pessimisme se reflète également dans leur vision de l'engagement social. Bien que 58,4% croient être au même niveau que leurs pairs, 26,5% se voient en dessous. En matière d'image, 55,8% des entrepreneurs estiment qu'elle est négative, renforçant ainsi leur sentiment de dévalorisation.

Influence du discours politique

Les entrepreneurs soulignent l'impact du discours politique sur leur image. Ils évoquent un discours belliciste à leur encontre, qui contribue à leur dégradation perçue. Bien que certains politiciens valorisent l'entreprise, d'autres adoptent une attitude hostile, renforçant des stéréotypes négatifs.

Cette perception est aggravée par des déclarations généralisantes de certains leaders politiques. Les entrepreneurs se sentent souvent mal soutenus et estiment que cela nuit à leur prestige. Ils déplorent une vision biaisée de leur rôle, souvent comparé à celui d'un "voleur" plutôt qu'à un créateur de valeur.

Vision de l'entrepreneuriat

Les entrepreneurs notent une distinction entre leur image et celle des entrepreneurs. Ils sont souvent perçus de manière négative, tandis que les entrepreneurs sont vus comme des figures modernes et disruptives. Cette caricature historique nuit à leur réputation.

Les entrepreneurs affirment que cette perception est douloureuse. Ils ressentent une ambivalence face à leur rôle dans la société, oscillant entre un potentiel de croissance et des limitations structurelles, notamment en matière de fiscalité et de bureaucratie.

Responsabilité collective et individuelle

Les entrepreneurs reconnaissent leur responsabilité dans la création d'emplois et la croissance économique. Ils estiment que leur rôle est crucial, mais ils plaident pour un libéralisme pragmatique plutôt qu'un radicalisme. Ils soutiennent la régulation et l'investissement public, tout en appelant à plus de modération.

Concernant les syndicats, bien qu'ils soient perçus comme nécessaires, les entrepreneurs critiquent leur déconnexion avec la réalité des travailleurs. Cette incompréhension peut nuire à leur image et à leur relation avec la société.

Conclusion

En résumé, la perception des entrepreneurs espagnols s'est détériorée au fil des années, exacerbée par le discours politique et les stéréotypes culturels. Malgré leur engagement et leur volonté de contribuer à la société, ils ressentent un manque de reconnaissance et de soutien. Cette situation soulève des questions sur la nécessité d'une autocritique et d'une meilleure compréhension entre les différentes parties prenantes.