La compagnie minière Sio Silica a proposé à la Nation Ojibway de Brokenhead une part de cinq pour cent de ses profits provenant de son opération d'extraction de sable. Cette promesse pourrait générer jusqu'à 20 millions de dollars par an pour la Nation de Winnipeg une fois le projet pleinement opérationnel.
Sio Silica, basée en Alberta, souhaite extraire jusqu'à 33 millions de tonnes de sable siliceux de haute qualité dans le sud-est du Manitoba. Cependant, son plan a été rejeté par le gouvernement NPD en 2024. Depuis, la société a engagé des discussions avec les membres de Brokenhead pour obtenir une licence environnementale.
Lors d'une présentation à Winnipeg, les responsables de Sio Silica ont souligné les bénéfices financiers significatifs que le projet pourrait apporter à la Nation, qui compte 2 307 membres. Ces bénéfices incluent des opportunités d'emploi, de formation et d'éducation.
La présidente de Sio Silica, Carla Devlin, a affirmé que le band est consulté en raison de sa proximité avec les puits prévus. Elle a exprimé l'importance de la réconciliation et du partenariat avec les Premières Nations avant l'approbation des projets.
Le chef de Brokenhead, Gordon Bluesky, a insisté sur la nécessité d'une compréhension claire des implications du projet. Il a déclaré que les générations de développement avaient déjà eu un impact sur les terres et les eaux, sans bénéfice pour la Nation.
Des membres de la Nation, comme Taylor Galvin, s'opposent à l'extraction de sable et s'inquiètent des avancées du projet. Selon elle, le band aurait déjà engagé une personne pour travailler sur un accord d'impact-bénéfice, alors qu'aucune licence n'a encore été accordée.
Galvin a exprimé son scepticisme quant à la sincérité de Sio Silica, soulignant que les consultations précédentes n'avaient pas eu lieu lors de la première demande de licence. Elle a qualifié cela de case politique pour faire bonne figure.
Après le rejet de sa demande de licence, Sio Silica a revu son projet, maintenant connu sous le nom de SiMBA. La société propose de commencer par 25 puits lors de sa première année d'exploitation, suivis de 75 puits l'année suivante.
Des préoccupations subsistent quant à la qualité de l'eau et à la stabilité géologique de la région. La Commission de l'environnement a recommandé que toute exploitation à grande échelle soit précédée d'une évaluation approfondie des risques.
Des critiques, comme Tangi Bell, ont qualifié les efforts de Sio Silica de ridicules et demandent des audiences publiques pour toute nouvelle demande de licence. Bell a également souligné l'importance de garantir un financement pour les participants, ce qui n'a pas été le cas lors des précédentes évaluations.
La présidente Devlin, également maire d'Est St. Paul, a déclaré qu'elle envisagerait de se retirer de certaines décisions si un partenariat formel était établi. Cependant, des doutes persistent quant à la transparence de ses intentions.
Le projet de Sio Silica soulève de nombreuses questions sur les bénéfices économiques pour la Nation Ojibway de Brokenhead et les impacts environnementaux potentiels. La nécessité d'une consultation sincère et d'une évaluation rigoureuse des risques est cruciale pour l'avenir du projet et la confiance des communautés autochtones.