
Le fiscal en chef du Tribunal de Cuentas, Manuel Martín-Granizo, a détecté des indices de malversation concernant des contrats attribués par Adif à une entreprise liée à l'ancien ministre José Luis Ábalos. Cette information a été confirmée par des sources au sein de l'institution à EL MUNDO.
Martín-Granizo a demandé le transfert de l'affaire à la section de jugement du Tribunal de Cuentas. Cette section a le pouvoir d'obliger les hauts responsables de l'époque à rembourser les fonds publics malversés. Le fiscal s'appuie sur un rapport sévère du Tribunal, qui a mis en lumière un possible amañage de contrats entre Adif et la société OPR.
Le Tribunal de Cuentas remet en question deux contrats financés par des fonds européens, attribués à des Unions Temporales de Empresas (UTE) incluant OPR. Ces contrats s'élèvent à 21 et 65 millions d'euros. Ils sont liés à deux dénonciations internes reçues par Adif en 2022.
La première dénonciation a été faite pendant la présidence d'Isabel Pardo de Vera, tandis que la seconde a eu lieu sous la présidence de María Luisa Domínguez. Malgré les dénonciations, le groupe ferroviaire a classé les affaires en mars 2023, validant toutes les adjudications avec une laxité critiquée par le Tribunal.
Le rapport du Tribunal de Cuentas indique que les dénonciations portaient sur des altérations irrégulières des pointeurs dans les rapports d'évaluation. Ces modifications ont affecté la sélection des adjudicataires dans plusieurs procédures d'attribution. Cela pourrait avoir causé un coût plus élevé pour le groupe d'État et, par conséquent, pour le contribuable.
La réaction du Parti Populaire ne s'est pas fait attendre. Cuca Gamarra, vice-secrétaire de Régénération Institutionnelle du PP, a exprimé son indignation. Elle a souligné que le gouvernement avait ignoré les avertissements concernant ces amañages, tout en réintégrant Ábalos dans les listes du PSOE.
Le Tribunal de Cuentas a établi que les actions d'Adif manquaient de rigueur face à la gravité des faits dénoncés. Les procédures d'attribution étaient entachées d'irrégularités, soulevant des questions sur leur légalité et leur régularité. Le rapport souligne la laxité dans l'évaluation des contrats et des rapports d'expertise.
Ce processus, bien qu'il ne soit pas de nature pénale, implique un mauvais usage des fonds publics. Les responsables pourraient être contraints de rembourser les sommes malversées, comme cela a été le cas pour d'autres affaires similaires, y compris celle de Carles Puigdemont.
Les révélations sur les contrats d'Adif et les malversations potentielles soulèvent de graves préoccupations sur la gestion des fonds publics. Le Tribunal de Cuentas joue un rôle crucial dans l'évaluation de ces affaires. Les conséquences politiques et financières continuent d'évoluer, alors que l'affaire reste sous haute surveillance.