La société marseillaise Eurolinks fait face à une plainte pour complicité de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Cette action a été initiée par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui a déposé la plainte mercredi, selon l’avocat de la LDH, Me Emmanuel Daoud. L’objectif principal est d’ouvrir une information judiciaire.
Les exportations réalisées par Eurolinks en 2024 sont particulièrement ciblées. La société est soupçonnée de fournir des pièces détachées à Israel Military Industries (IMI) Systems, qui pourrait les utiliser pour fabriquer des balles d’armes automatiques. Ces armes seraient potentiellement utilisées par l’armée israélienne contre des civils dans la bande de Gaza, où la guerre est en cours.
La plainte mentionne également Elbit Systems, une entreprise qui se présente comme le fournisseur exclusif des forces israéliennes. Me Emmanuel Daoud souligne que tous ceux qui fournissent les moyens permettant la commission de ces crimes sont également visés. Cela inclut tout éventuel coauteur ou complice identifié par l’instruction judiciaire.
La justice devra déterminer à partir de quand la riposte israélienne aux attaques du 7 octobre 2023 n’est plus justifiée. Selon la plainte, l’offensive israélienne a entraîné des violations graves du droit international humanitaire, y compris des meurtres de civils et la destruction d’infrastructures civiles.
La plainte vise aussi la responsabilité des autorités françaises et des représentants des ministères concernés. Ces derniers siègent au sein de la commission qui autorise l’exportation de matériels de guerre. Me Emmanuel Daoud affirme que ces exportations sont connues des autorités et expressément autorisées.
Si la responsabilité du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est démontrée, l’avocat se dit prêt à saisir la Cour de Justice de la République. Malgré les accusations, le ministère des Armées a réaffirmé que la France ne vendait pas d’armes à Israël.
Eurolinks a nié les accusations dès leur révélation. Me Emmanuel Daoud a exprimé son scepticisme face aux dénégations de la société. Lors d'une récente interview, Eurolinks a refusé de commenter la situation, indiquant qu'elle attendait un nouvel ordre.
Les déclarations de Sébastien Lecornu en mars 2024 ont confirmé l’existence de contrats, mais il a précisé que la licence ne permettait pas à l’armée israélienne d’utiliser ces composants. Cela soulève des questions sur la transparence des transactions entre la France et Israël.
La plainte déposée contre Eurolinks met en lumière des enjeux complexes liés aux exportations d’armements. Les accusations de complicité dans des crimes de guerre soulèvent des questions sur la responsabilité des entreprises et des gouvernements. Cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur les relations internationales et la politique de défense de la France.